Israël a démoli un immeuble résidentiel palestinien à Jérusalem-Est

Les autorités israéliennes ont procédé lundi à la démolition d'un immeuble de quatre étages dans le quartier de Silwan à Jérusalem-Est, laissant une centaine de résidents palestiniens sans abri. Cette action, justifiée par une construction sans permis, est qualifiée de politique de "déplacement forcé" par ses détracteurs.

Lundi 22 décembre 2025, trois bulldozers israéliens, protégés par un important déploiement de forces de l'ordre, ont détruit un immeuble résidentiel de quatre étages dans le quartier palestinien de Silwan, près de la vieille ville de Jérusalem-Est. Près d'une centaine de personnes, dont des enfants et des personnes âgées, réparties en une douzaine de familles, vivaient dans ce bâtiment construit il y a plus de dix ans. Selon des témoignages de résidents, la police a défoncé les portes tôt le matin pour procéder aux évictions, ne leur permettant de prendre que des documents importants et les empêchant de récupérer leurs meubles et autres biens, qui ont été détruits avec l'immeuble. La municipalité israélienne de Jérusalem a justifié cette démolition en affirmant que le bâtiment avait été "construit sans permis" sur un terrain destiné à un usage "récréatif et sportif", et qu'il faisait l'objet d'un "ordre de démolition judiciaire" depuis 2014. Elle a ajouté que l'opération avait été plusieurs fois repoussée et que des solutions avaient été proposées aux habitants.

Cependant, des ONG israéliennes comme Ir Amim et Bimkom, qui qualifient cette démolition de la plus importante de l'année 2025, soutiennent que cette action s'est déroulée "sans préavis", quelques heures avant une réunion prévue entre l'avocat des résidents et un responsable municipal pour discuter d'une possible régularisation. Ces ONG et le Gouvernorat de Jérusalem, une entité de l'Autorité palestinienne, dénoncent une "politique systématique de déplacements forcés des citoyens palestiniens" visant à "vider la ville de Jérusalem de ses habitants originels". Selon l'architecte Sari Kronish de l'ONG Bimkom, les Palestiniens sont contraints à des constructions "illégales" en raison d'un "régime d'urbanisme qui bloque systématiquement les permis".

Cette démolition s'inscrit dans un contexte de tensions permanentes à Jérusalem-Est, territoire occupé et annexé par Israël depuis 1967, une annexion jugée illégale par les Nations unies. Les Palestiniens aspirent à faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur État, tandis qu'Israël la considère comme partie intégrante de sa capitale.