Baisse des émissions à Paris : un succès notable mais un chemin encore long vers la neutralité carbone

Publiée le jeudi 6 novembre 2025 en amont de la COP30 au Brésil, une enquête européenne menée en collaboration avec Airparif révèle une baisse significative des émissions de gaz à effet de serre à Paris. Sur une période de dix ans, de 2015 à 2025, la capitale a réduit ses émissions d'environ un quart, une performance qui, selon les auteurs, la met en capacité d'atteindre son objectif climatique pour 2030.

Cette conclusion s'appuie sur des données récoltées grâce à une méthode inédite.

Un vaste réseau d'une cinquantaine de capteurs atmosphériques de CO2 a été déployé par le consortium européen ICOS Cities à différentes hauteurs sur les toits et tours de Paris et de l'Île-de-France. Ces mesures en temps réel ont permis de confirmer les estimations d'Airparif, l'observatoire de la qualité de l'air francilien, qui se basaient sur des inventaires d'activités polluantes. Selon le professeur Thomas Lauvaux du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE), qui a supervisé le projet, les résultats des capteurs sont « presque parfaitement alignés » sur ceux d'Airparif. La principale source de cette amélioration se trouve dans le secteur des transports. La diminution de l'usage de la voiture thermique, encouragée par le développement des pistes cyclables et des transports en commun, a été le facteur le plus déterminant dans la baisse des émissions de gaz à effet de serre. Malgré ces progrès encourageants, le chemin vers la neutralité carbone reste long.

Si l'étude suggère que Paris est en bonne voie pour son objectif de 2030 dans le cadre de l'accord de Paris de 2015, Ivonne Albarus, une scientifique du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), avertit que l'ensemble des mesures actuelles est insuffisant pour atteindre l'objectif de neutralité carbone que la ville s'est fixé pour 2050.