L'Union européenne reporte la signature de l'accord avec le Mercosur à janvier sous la pression de la France et de l'Italie



La signature de l'accord commercial controversé entre l'Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay), négocié depuis plus de 25 ans, a été reportée à janvier 2026. Cette décision a été prise lors d'un Conseil européen sous tension, jeudi 18 décembre 2025, sous la pression de la France et de l'Italie, et face à la vive protestation des agriculteurs européens. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui devait se rendre au Brésil pour parapher le traité, a dû annuler son voyage. L'ancien commissaire européen Thierry Breton a qualifié la situation de "coup de force" tenté par Mme von der Leyen.
Malgré ce report, la Commission européenne reste optimiste et vise désormais la date du 12 janvier au Paraguay pour la signature.
Ursula von der Leyen s'est dite "confiante" sur cette nouvelle échéance.
Cette confiance est partagée par l'Allemagne, l'un des plus fervents partisans du traité, qui considère la signature comme acquise.
Le porte-parole du gouvernement allemand a affirmé que la question n'était plus de savoir "si" l'accord serait signé, mais "quand". La position de la France reste plus nuancée.
Le président Emmanuel Macron a jugé qu'il était "trop tôt" pour s'engager sur une signature en janvier, tout en espérant que des "avancées historiques" puissent être obtenues d'ici là.
En France, la mobilisation des agriculteurs ne faiblit pas, la FNSEA maintenant son opposition.
Du côté du Mercosur, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui souhaitait conclure l'accord sous sa présidence tournante, a exprimé sa déception tout en acceptant le délai, suite à un appel de la Première ministre italienne Giorgia Meloni lui demandant de la "patience". Cet accord créerait la plus grande zone de libre-échange au monde, facilitant les exportations européennes de véhicules et de vins, mais aussi l'entrée en Europe de produits agricoles sud-américains comme la viande, le sucre et le soja, ce qui inquiète les filières concernées malgré la présence de "clauses de sauvegarde".



















