Le Parlement européen renforce les mesures de protection pour les agriculteurs dans le cadre de l'accord avec le Mercosur



Mardi 16 décembre, le Parlement européen a approuvé à une large majorité de 431 voix contre 161 des mesures de protection renforcées pour les agriculteurs de l'Union, dans le but de limiter l'impact potentiel de l'accord commercial avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay).
Ce vote intervient alors que l'UE doit décider d'ici vendredi si elle paraphe le traité lors du sommet du Mercosur au Brésil ce samedi.
Ces mesures de sauvegarde prévoient un suivi étroit des importations de produits agricoles jugés sensibles, tels que le bœuf, la volaille et le sucre. Elles incluent la possibilité de réintroduire des droits de douane en cas de déstabilisation du marché européen.
Les eurodéputés ont adopté une position plus stricte que celle initialement proposée par les États membres.
Ils demandent une intervention de la Commission européenne si le prix d'un produit importé est inférieur d'au moins 5 % à son équivalent européen et si les volumes d'importation augmentent de plus de 5 %, contre des seuils de 10 % dans la proposition initiale.
Le Parlement et les États membres doivent désormais trouver un compromis.
Cependant, ce renforcement des protections pourrait ne pas suffire à apaiser les tensions.
L'accord suscite une vive opposition des syndicats agricoles européens, qui prévoient une manifestation à Bruxelles.
La France, en particulier, maintient sa pression et a officiellement demandé un report de la signature à 2026.
À l'inverse, l'Allemagne pousse pour une conclusion rapide de l'accord cette semaine.
La position de l'Italie est désormais considérée comme décisive pour l'issue des négociations. Le traité est conçu pour favoriser les exportations européennes dans les secteurs de l'automobile, des machines, des vins et des spiritueux. En contrepartie, il ouvrirait davantage le marché européen aux produits agricoles sud-américains comme la viande, le soja, le sucre ou le riz, ce qui constitue la principale source d'inquiétude pour les agriculteurs du continent.
















