Allocation Sociale Unique : Entre Confusion Gouvernementale et Débat sur le Modèle Social Français



Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé le dépôt en décembre d'un projet de loi visant à instaurer une « allocation sociale unique », une promesse de longue date d'Emmanuel Macron. Cependant, le terme est jugé trompeur car il ne s'agirait pas de fusionner toutes les aides sociales, mais de « rapprocher » certaines prestations comme le RSA, la prime d'activité et des aides au logement. D'autres allocations, telles que l'AAH, l'ASPA ou l'ASF, pourraient être incluses dans le but de réaliser des économies de gestion.
L'objectif affiché, évoqué dès juillet par l'ancien premier ministre François Bayrou, est de « diminuer la pauvreté et d'encourager le travail ».
Cette annonce a provoqué l'inquiétude des associations de lutte contre la précarité.
Le collectif Alerte, qui regroupe plusieurs de ces structures, dénonce le manque de clarté du gouvernement et les délais de mise en place.
Face à une précarité croissante, il appelle à une véritable « cohérence » des politiques publiques, jugeant la politique sociale actuelle à rebours des réalités du terrain et réclame des clarifications.
Le projet relance également un débat plus large sur le modèle redistributif français.
D'un point de vue libéral, défendu par l'IREF, une allocation unique est préférable à la multitude d'aides existantes, à condition qu'elle soit réservée aux plus modestes et n'incite pas à l'inactivité, se distinguant ainsi du revenu universel.
L'article réfute l'idée que des économistes comme Friedrich Hayek ou Milton Friedman aient soutenu le revenu universel, précisant que le premier prônait un revenu minimum pour les plus pauvres et le second un impôt négatif.
Les libéraux restent sceptiques, estimant qu'en France, une telle allocation ne remplacerait jamais l'ensemble des aides existantes.
Enfin, cette réforme met en lumière l'incapacité des partis traditionnels à remettre en cause l'État-providence.
Tandis que Laurent Wauquiez (LR) propose de plafonner l'allocation à 70 % du SMIC, d'autres comme Gabriel Attal (Ensemble) suggèrent de nouvelles aides sans condition de ressources. Pour les libéraux, les solutions pour réduire la pauvreté résident ailleurs : fiscalité allégée (flat tax), suppression du SMIC et flexibilisation du marché du travail, plutôt que de réformer un système de dépendance aux aides sociales dans un pays qui est déjà le deuxième plus dépensier de l'UE en la matière (31,94 % du PIB en 2024).














