ArcelorMittal : Entre menace de nationalisation et investissement d'avenir, le bras de fer pour l'acier français



Fin novembre, l'Assemblée nationale a voté une proposition de loi, présentée par LFI, visant à nationaliser ArcelorMittal France.
Cette mesure, soutenue par des figures politiques comme Marine Le Pen, est justifiée par la nécessité de défendre la filière sidérurgique française face aux difficultés du secteur, notamment la concurrence chinoise et une demande européenne en baisse. Le projet, dont le coût est estimé entre 3 et 4 milliards d'euros, est cependant loin de faire l'unanimité. Le gouvernement s'y oppose, le ministre de l'Économie Roland Lescure qualifiant l'initiative de « réponse populiste à un problème structurel », et son adoption au Sénat reste incertaine. En plein cœur de ce débat, ArcelorMittal a présenté le 2 décembre son « plus important investissement en Europe depuis dix ans ». Le groupe a investi 600 millions d'euros dans de nouvelles lignes de production sur son site de Mardyck, près de Dunkerque. Cette unité est destinée à produire annuellement plus de 150 000 tonnes d'acier électrique, un matériau enrichi en silicium doté de fortes propriétés magnétiques, essentiel à la fabrication de moteurs pour voitures électriques. Pour l'entreprise, cet investissement est la preuve qu'elle ne se désengage pas de la France mais qu'elle modernise au contraire ses outils pour préparer l'avenir de la production d'acier dans le pays.
Cette annonce peine toutefois à apaiser les craintes.
Les syndicats, les experts et une partie de la classe politique restent sceptiques, rappelant le plan de suppressions d'emplois annoncé en début d'année. En novembre, un rapport d'experts mandatés par le CSEC du groupe avait jugé l'avenir du sidérurgiste « incertain » en France, critiquant un sous-investissement dans l'outil de production. La CFDT, par la voix de son coordinateur Jean-Marc Vecrin, avait déjà exprimé en mai la crainte de voir le groupe se désengager progressivement de l'Europe.














