Entre rénovation et labellisation : quel avenir pour l'architecture du XXe siècle en France ?

Alors que le programme « Quartiers de demain » repense la rénovation de certains grands ensembles, des habitants se mobilisent pour préserver le patrimoine architectural du XXe siècle, comme en témoigne la labellisation d'un quartier des années 1970 à Amiens.

La gestion du patrimoine architectural récent en France se manifeste à travers deux approches distinctes : les programmes de rénovation urbaine à grande échelle et les initiatives de préservation ciblées. D'une part, le projet « Quartiers de demain » a sélectionné dix équipes d'architectes, urbanistes et paysagistes parmi trente candidats pour travailler sur l'avenir de quartiers en zones urbaines et semi-rurales, agissant comme un laboratoire national.

Dans le cadre de ce programme, des projets concrets sont déjà en cours. À Pessac, dans le quartier de Saige, une tour fera l'objet d'une transformation menée par l'agence de Dominique Perrault, alors que trois autres tours du même ensemble sont vouées à la démolition.

À Corbeil-Essonnes, une ancienne chaufferie sera rénovée et agrandie pour devenir un pôle éducatif.

Parallèlement à ces rénovations, une démarche de préservation a abouti à Amiens, où le parc Delpech a obtenu le label « architecture contemporaine remarquable » du ministère de la Culture.

Cet ensemble, comprenant 32 villas et 8 immeubles collectifs, a été conçu au début des années 1970 par l'architecte Bernard Bougeault pour loger les cadres des entreprises de la zone industrielle nord.

Le label, attribué en juillet 2025, protège l'intégrité architecturale du quartier pour une durée de 100 ans. La demande de labellisation a été initiée par l'association des propriétaires, réactivée en 2019 suite à la destruction de deux maisons qui faisait craindre une altération de l'esprit originel du projet. Après six ans d'instruction, cette protection garantit la conservation des caractéristiques architecturales de l'ensemble et impose que tout projet de travaux soit signalé au préfet de région.