Antisémitisme à l'université : entre incidents, sondage controversé et tensions politiques



Un sondage commandé par le ministère de l'Enseignement supérieur pour évaluer la progression de l'antisémitisme dans les universités françaises a provoqué une levée de boucliers. Plusieurs établissements refusent de le diffuser, le jugeant problématique « dans sa conception et les questions ». Une analyse critique pointe de multiples biais et erreurs méthodologiques, qualifiant la démarche de « maladroite et dangereuse » dans un contexte de débat public tendu.
Cette controverse s'inscrit dans un climat marqué par plusieurs incidents graves.
À l'université de la Sorbonne, la direction a saisi la justice après la diffusion de « propos très graves, injurieux et antisémites » et faisant l'apologie du nazisme sur un écran lors d'un cours de médecine. L'incident, qui a exposé une centaine d'étudiants et six enseignants, a entraîné la suspension du cours et la mise en place d'une cellule de soutien psychologique. L'établissement a condamné ces agissements « avec la plus grande fermeté » et réaffirmé son engagement contre toute forme de discrimination.
À l'université Lyon 2, un enseignant est accusé d'antisémitisme pour avoir publié une liste de personnalités, dont beaucoup de confession juive, qualifiées de « génocidaires à boycotter ». La publication a été dénoncée par la Licra et fermement condamnée par la présidence de l'université, qui a souligné qu'elle ne représentait en rien les valeurs de l'établissement. Cet événement a suscité des réactions politiques et médiatiques, l'avocat Gilles-William Goldnadel dénonçant un « antisémitisme d'extrême gauche » qui ne serait « jamais condamné par l'idéologie médiatique », tandis que Pascal Praud a estimé que « ce climat détestable est surtout le fait de LFI ».
Ces cas s'ajoutent à une dizaine d'actes antisémites, tels que des graffitis à l'Institut d’études politiques de Strasbourg, signalés dans les universités françaises depuis la rentrée, illustrant une préoccupation grandissante au sein de l'enseignement supérieur.















