L'audiovisuel public sur le gril : France Télévisions sous pression d'une commission d'enquête parlementaire



Lancée à l'initiative d'Éric Ciotti, président des députés de l'Union des droites pour la République (UDR), une commission d'enquête parlementaire se penche depuis le 25 novembre sur l'audiovisuel public. Prévue pour durer six mois, elle a pour objectif affiché d'examiner la neutralité, le fonctionnement et le financement des entités publiques, dans un contexte où la droite exprime une volonté de privatisation.
Au cœur des débats, l'audition de Delphine Ernotte-Cunci, présidente de France Télévisions, le mercredi 10 décembre, a été particulièrement suivie. Durant quatre heures et demie, elle a fait face à ce que certains articles qualifient de « fakes news et d'insinuations douteuses », principalement de la part d'élus de droite et d'extrême droite. Le rapporteur de la commission, Charles Alloncle (UDR), a critiqué sa gestion financière, l'accusant d'avoir « plongé la trésorerie de France TV dans le négatif ». Les questions ont également porté sur les affiliations politiques de certains cadres, comme l'actuel directeur des antennes et des programmes, présenté comme un ancien responsable de LFI, ou Arnaud Ngatcha, adjoint à la mairie de Paris, dont Mme Ernotte a refusé de dévoiler le salaire. Le député Aymeric Caron a également interpellé la présidente au sujet de Léa Salamé et Patrick Cohen.
Le jeudi 11 décembre, Roch-Olivier Maistre, président de l'Arcom, a été à son tour auditionné.
Interrogé par le rapporteur sur les échelles de sanctions appliquées ces dernières années, il a défendu France Télévisions tout en critiquant CNews.
La commission a également entendu l'ancien patron du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) au sujet de la nomination de Delphine Ernotte dix ans plus tôt, mais ce dernier aurait esquivé la question. L'ensemble de ces auditions met en lumière les fortes tensions politiques entourant l'avenir de l'audiovisuel public en France.















