Charles Alloncle est au cœur d'une commission d'enquête controversée sur l'audiovisuel public



Une commission d'enquête parlementaire sur « la neutralité, le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public » est au centre d'une vive polémique. Initiée par Eric Ciotti, président des députés de l'Union des droites pour la République (UDR), suite à une controverse visant les journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen, elle est perçue par ses détracteurs comme une « croisade » contre le service public. Son rapporteur, le député UDR de l'Hérault Charles Alloncle, est particulièrement critiqué pour sa conduite des auditions. Relativement inconnu jusqu'à récemment, Charles Alloncle est un député élu en juillet 2024.
Formé à Sciences Po Paris et HEC, cet ancien vice-président des jeunes LR et soutien de Nicolas Sarkozy avait quitté la politique pour fonder une start-up avant de revenir grâce à l'alliance entre le parti d'Eric Ciotti et le Rassemblement National. Il reconnaît lui-même avoir été élu principalement grâce à sa présence sur l'affiche avec Jordan Bardella et Eric Ciotti.
Depuis le début des auditions fin novembre, le style de Charles Alloncle est vivement contesté.
Des élus de l'opposition, comme Erwan Balanant (MoDem), Sophie Taillé-Polian (écologiste) ou Aurélien Saintoul (LFI), l'accusent de se comporter en « procureur » ou en « juge d’instruction », menant une « chasse aux sorcières » avec des « méthodes dignes de McCarthy ». Ils y voient une manœuvre visant à « saboter le service public » en vue d'une privatisation future, en lien avec l'empire médiatique de Vincent Bolloré.
Le journaliste Thomas Legrand s'est agacé d'un interrogatoire s'apparentant à une « autocritique à la soviétique ».
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a même dû le « rappeler à l'ordre ».
En revanche, les soutiens de M. Alloncle, notamment au sein du Rassemblement National comme Jordan Bardella ou Caroline Parmentier, saluent un « travail remarquable » et un rapporteur « courageux et impartial ». Ils estiment que la commission met en lumière « les dérives, les gabegies et la partialité politique » de l'audiovisuel public et apporte une transparence nécessaire aux Français. Les travaux de la commission, qui a déjà auditionné les présidentes de France Télévisions et de Radio France, doivent se poursuivre début 2026 avec une cinquantaine d'auditions prévues jusqu'en mars.















