Controverse sur l'A69 : L'État intervient face aux dépassements d'emprise du chantier



Les préfets de Haute-Garonne et du Tarn ont officiellement demandé des explications au concessionnaire Atosca, confirmant avoir relevé des dépassements de l'emprise autorisée sur le chantier de l'autoroute A69, qui doit relier Toulouse à Castres.
Cette intervention de l'État fait suite à une alerte lancée le jeudi 27 novembre par le principal collectif d'opposants, « La Voie est libre » (LVEL), qui dénonçait « a minima 42 hectares d'emprises supplémentaires » artificialisés.
Ces informations auraient été confirmées par l'agence de vérification de Radio France.
Dans un communiqué publié le 2 décembre, les préfectures ont reconnu ces dépassements, sans pouvoir à ce stade en préciser l'étendue exacte ou les impacts supplémentaires.
Le préfet du Tarn a saisi le directeur général d'Atosca, Martial Gerlinger, et lui a fixé un ultimatum au 8 décembre pour fournir une revue complète du tracé.
Le concessionnaire doit justifier les motifs de ces dépassements, détailler les surfaces concernées, l'état environnemental initial et actuel des terrains, ainsi que les mesures de remise en état ou de compensation envisagées. Les autorités ont prévenu que l'État utiliserait tous les leviers juridiques à sa disposition, pouvant aboutir à la prescription de compensations supplémentaires. En réaction, un porte-parole d'Atosca a assuré que l'entreprise répondrait à la demande de l'État et fournirait les éléments nécessaires pour confirmer la conformité du chantier. De son côté, le collectif LVEL estime que cette situation démontre le manque de surveillance d'un chantier qualifié d'« exemplaire » et que ces « destructions colossales » nécessitent une nouvelle autorisation environnementale, ne pouvant être régularisées par de simples arrangements administratifs. Ce projet de 53 km est, depuis le début des travaux au printemps 2023, un emblème des luttes écologiques en France.








