Les offensives du M23 dans le Sud-Kivu provoquent une crise humanitaire et politique



Malgré un processus de paix initié par les États-Unis début décembre, les combats se poursuivent dans le Sud-Kivu entre le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, et l'armée congolaise. Les rebelles ont récemment pris le contrôle de la ville stratégique d'Uvira, avant d'annoncer leur retrait le 18 décembre sous la pression américaine.
Ce départ divise la population locale : si une partie exprime son soulagement, d'autres craignent que le vide sécuritaire qui en résulte ne mène au chaos.
Sur le plan politique, cette escalade a provoqué une réaction à Kinshasa, où des militants de la majorité présidentielle ont manifesté le 19 décembre pour exiger le respect des accords de Washington visant à instaurer un cessez-le-feu.
Cette mobilisation souligne la tension persistante malgré les efforts diplomatiques. Les conséquences humanitaires de cette nouvelle offensive sont désastreuses. Les combats ont poussé des dizaines de milliers de civils à fuir. Au moins 85 000 personnes ont trouvé refuge au Burundi voisin, où elles survivent dans des conditions qualifiées de catastrophiques.
D'autres habitants du Sud-Kivu, pris entre deux feux, tentent de rejoindre le Rwanda pour échapper aux bombardements. La prise d'Uvira a également entraîné la fermeture de la frontière avec le Burundi et l'arrêt du trafic sur le lac Tanganyika, des axes vitaux pour l'approvisionnement de la ville, faisant craindre des pénuries imminentes aux commerçants et aux habitants.

















