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Martyrs du STO : Notre-Dame honore les héros oubliés de la résistance spirituelle

Une cérémonie historique se tiendra à la cathédrale Notre-Dame de Paris pour la béatification de cinquante Français, morts dans les camps nazis pour avoir soutenu spirituellement leurs camarades du Service du Travail Obligatoire.
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La cathédrale Notre-Dame de Paris accueillera samedi la plus grande béatification collective jamais organisée en France.

Lors de cette cérémonie exceptionnelle, cinquante catholiques français, morts en martyrs sous le régime nazi entre 1944 et 1945, seront élevés au rang de bienheureux. L'événement, présidé par le cardinal Jean-Claude Hollerich en présence d'évêques français et allemands comme symbole de réconciliation, rassemblera 2 500 personnes, dont 1 500 membres des familles des martyrs.

Leur martyre "en haine de la foi" a été officiellement reconnu par un décret du pape Léon XIV le 20 juin 2025.

Ces cinquante hommes étaient des prêtres, séminaristes, religieux ou laïcs engagés dans une aumônerie clandestine, la « Mission Saint-Paul », initiée par l'archevêque de Paris, le cardinal Suhard.

Leur objectif était d'apporter un soutien spirituel aux plus de 600 000 jeunes Français réquisitionnés pour le Service du Travail Obligatoire (STO) en Allemagne à partir de 1942.

Cette mission devint mortellement dangereuse après l'ordonnance Kaltenbrunner de décembre 1943, qui criminalisa toute activité catholique auprès des travailleurs forcés.

Ceux qui persistèrent furent arrêtés et déportés dans des camps de concentration comme Buchenwald, Dachau ou Mauthausen. Parmi les martyrs figurent de nombreux militants de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), comme Jean Lépicier ou le plus jeune, Jean Mestre, ainsi que des scouts tels que René Boitier ou Joël Anglès d’Auriac, qui fut décapité. Des prêtres comme Louis Doumain, qui refusa de cesser de célébrer la messe clandestinement, et Pierre de Porcaro, qui retourna en Allemagne malgré les risques, illustrent cet engagement jusqu'au sacrifice. Ils sont morts de mauvais traitements, d'épuisement, de maladie ou ont été exécutés. Le STO a constitué un traumatisme national longtemps passé sous silence, ses victimes n'ayant ni le statut de résistant ni celui de prisonnier de guerre. Pour les familles, cette béatification est l'occasion de redécouvrir l'histoire de leurs aïeux, souvent résumée à un simple "devoir accompli". Elle met en lumière une forme de résistance spirituelle et offre une reconnaissance tardive au courage et à la foi de ces jeunes hommes qui, selon les mots d'un témoin, ont maintenu "une lumière dans le pire".

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