Coup d'État avorté au Bénin : Vague d'arrestations et mandats d'arrêt contre des figures de l'opposition

Une tentative de coup d'État déjouée au Bénin le 7 décembre a déclenché une réponse judiciaire rapide du gouvernement, ciblant plusieurs figures de l'opposition et des influenceurs accusés d'avoir soutenu le putsch.

Le dimanche 7 décembre, une tentative de coup d'État a eu lieu au Bénin lorsque des mutins ont annoncé à la télévision avoir renversé le président Patrice Talon. Le putsch a cependant été déjoué le même jour par l'armée béninoise, avec le soutien des alliés nigérians et français. Le président Talon n'a jamais été arrêté. Si plusieurs militaires ont été interpellés, le meneur présumé, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, est toujours en fuite.

Cinq jours après les événements, le 12 décembre, les autorités ont lancé des enquêtes et des actions judiciaires.

L'influenceur panafricaniste et anti-occidental Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour « apologie de crimes contre la sûreté de l'État et incitation à la rébellion ». Il lui est reproché d'avoir salué le putsch dans une vidéo, le qualifiant de « jour de la libération ».

Connu pour ses positions hostiles à la France et son soutien aux régimes militaires du Sahel, Kemi Seba a été déchu de sa nationalité française en 2024.

Les poursuites visent également d'autres figures de l'opposition.

L'ancien ministre délégué à la Défense, Candide Azannaï, a été arrêté à Cotonou.

Bien qu'il ait condamné la tentative de coup d'État, il avait aussi dénoncé des « manœuvres sordides d'instrumentalisation » des événements.

Un autre opposant, Sabi Sira Korogoné, a affirmé faire également l'objet d'un mandat d'arrêt.

Cette tentative de renversement est perçue par certains analystes comme le reflet d'une influence grandissante des pays du Sahel vers les États côtiers.

Pour d'autres, son échec témoigne de la solidité des institutions béninoises.

Le contexte politique interne est marqué par la fin prochaine du second mandat du président Talon en avril. Son dauphin, le ministre des Finances Romuald Wadagni, est considéré comme favori pour lui succéder, le principal parti d'opposition ayant été exclu du scrutin.