Libération de prisonniers politiques en Biélorussie : les dessous d'un accord avec Washington



Samedi 13 décembre 2025, la Biélorussie a libéré 123 prisonniers, parmi lesquels figurent des personnalités emblématiques de l'opposition. Le lauréat du prix Nobel de la paix 2022, Ales Bialiatski, ainsi que les figures de l'opposition Maria Kolesnikova et Viktar Babaryka, ont été relâchés après plus de quatre ans de détention. Leur arrestation faisait suite à la répression brutale du mouvement de protestation massif contre la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko en août 2020.
Cette libération massive s'inscrit dans le cadre d'un accord négocié avec les États-Unis. En contrepartie, Washington a levé ses sanctions économiques sur le potassium biélorusse, un composant essentiel pour les engrais dont le pays est un grand producteur.
L'annonce a été faite par un émissaire américain, John Coale.
L'accord, qui impliquerait Donald Trump, a également permis à la Biélorussie d'obtenir la libération de citoyens biélorusses et de Russes "blessés" détenus en Ukraine.
Cette mesure fait suite à une levée partielle des sanctions américaines en septembre contre la compagnie aérienne Belavia.
À leur sortie de prison, les détenus ont été transférés vers l'étranger. Selon les autorités de Kiev, 114 d'entre eux sont arrivés en Ukraine, tandis que les autres ont rejoint Vilnius, en Lituanie.
Depuis l'Ukraine, Maria Kolesnikova a exprimé son "sentiment de bonheur irréel".
La cheffe de l'opposition en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, a précisé depuis la Lituanie qu'ils étaient accueillis dans un "sanatorium" pour recevoir des soins après des années de détention dans des conditions éprouvantes. Ales Bialiatski, également en Lituanie, a promis de poursuivre "le combat".
Les réactions internationales ont été nombreuses.
Le comité Nobel norvégien s'est dit "soulagé" mais a rappelé que 1 203 prisonniers politiques demeurent incarcérés en Biélorussie, selon l'ONG Viasna, fondée par Bialiatski.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui s'est entretenu avec Maria Kolesnikova, ont tous deux salué cette nouvelle.





