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Braquage du Louvre : une cascade de défaillances révèle la fragilité d'une institution iconique

Une enquête administrative sur le vol de bijoux au Louvre révèle une série de dysfonctionnements majeurs, soulignant que l'interception des voleurs n'a échoué que de quelques secondes en raison d'une surveillance et d'une organisation défaillantes.
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Selon les conclusions de l'enquête administrative présentées au Sénat le 10 décembre 2025, la fuite des voleurs de bijoux au Louvre le 19 octobre aurait pu être empêchée « à 30 secondes près ».

Noël Corbin, chef de l'Inspection générale des affaires culturelles (Igac), a expliqué qu'une caméra extérieure avait bien filmé toute l'opération, de l'arrivée des malfaiteurs à leur départ précipité.

Cependant, ces images n'ont pas été visionnées en temps réel.

Lorsqu'un agent de sécurité les a finalement consultées, les voleurs avaient déjà quitté la galerie d'Apollon. Pour aggraver la situation, les policiers dépêchés sur place ont été dirigés dans la mauvaise direction, vers le Carrousel du Louvre.

L'enquête met en lumière ce que le sénateur Laurent Lafon qualifie de « défaillance générale du musée comme de sa tutelle dans la prise en compte des enjeux de sûreté ». Les enquêteurs, dont Noël Corbin et le commissaire Guy Tubiana, se sont dits stupéfaits de constater qu'un musée aussi « gigantesque » et « iconique » puisse être « aussi fragile », évoquant des « dysfonctionnements successifs qui amènent la catastrophe ». Un problème majeur identifié est la mauvaise transmission des audits de sécurité au sein de l'institution, notamment lors du changement de présidence en 2021 avec l'arrivée de Laurence des Cars. Un exemple frappant de ce manque de « mémoire » institutionnelle est un audit réalisé en 2019 par le joaillier Van Cleef and Arpels. Ce rapport avait précisément identifié les faiblesses de la galerie d'Apollon, notamment le balcon et la fenêtre par lesquels les voleurs se sont introduits. Or, cet audit crucial n'a jamais été porté à la connaissance de la nouvelle direction.

Selon M. Corbin, ses recommandations auraient pu permettre de prendre les mesures nécessaires pour éviter l'intrusion.

Suite à ces révélations, l'ancien président du Louvre, Jean-Luc Martinez, et l'actuelle présidente, Laurence des Cars, doivent être auditionnés par le Sénat.

La ministre de la Culture, Rachida Dati, avait déjà dénoncé une « sous-estimation » des risques depuis plus de vingt ans et annoncé des « mesures d'urgence », comme l'installation de dispositifs anti-intrusion.

Ces mesures ont toutefois été jugées insuffisantes par les syndicats en l'absence de nouveaux recrutements.

Par ailleurs, la Cour des comptes a également publié un rapport pointant de « nombreuses fragilités structurelles » au sein de la Société des amis du Louvre.

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