« Sales connes » : la formule choc de Brigitte Macron qui embrase le débat féministe



Une vive controverse a éclaté après la diffusion d'une vidéo montrant la Première dame, Brigitte Macron, qualifier des militantes féministes de « sales connes ». Les propos ont été tenus dimanche, en coulisses du spectacle de l'humoriste Ary Abittan, en référence à une action menée la veille par le collectif #NousToutes.
Samedi soir, quatre militantes avaient interrompu la représentation de l'artiste aux Folies Bergère à Paris, portant des masques à son effigie avec la mention « violeur ».
Ary Abittan, accusé de viol fin 2021, a bénéficié d'un non-lieu définitif en janvier 2025 après trois ans d'enquête.
Son retour sur scène est depuis régulièrement contesté par des collectifs féministes.
La diffusion de cette séquence privée est le fruit d'une erreur de l'agence de presse people Bestimage, dirigée par Mimi Marchand, une proche de Brigitte Macron. Un vidéaste de l'agence a capté la scène et les images ont été vendues à plusieurs médias, dont l'hebdomadaire Public, sans que la bande-son n'ait été vérifiée au préalable, selon Bestimage. L'entourage de la Première dame a tenté de minimiser l'incident, expliquant qu'il fallait y voir uniquement « une critique de la méthode radicale employée » par les militantes.
Ces déclarations ont provoqué une vague d'indignation.
Des associations comme « Grève féministe » ont exigé des « excuses publiques », estimant que ces propos légitiment la haine envers les féministes.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités, dont les actrices Marion Cotillard, Alexandra Lamy et Judith Godrèche, ainsi que les chanteuses Angèle et Clara Luciani, ont affiché leur soutien aux militantes en utilisant le hashtag #jesuisunesaleconne.
La polémique a également suscité des réactions politiques contrastées au sein même de la majorité. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a défendu la « spontanéité » de Brigitte Macron dans un « cadre privé », appelant à la « laisser tranquille » et soulignant que la justice avait innocenté l'humoriste. À l'inverse, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a jugé le vocabulaire employé « assez indigne », tout en rappelant l'importance de la présomption d'innocence.
L'affaire, qui a été relayée par la presse internationale, a ravivé les tensions, certains y voyant un parallèle avec le soutien apporté par Emmanuel Macron à Gérard Depardieu en 2023.

















