Le groupe Barrière se réinvente : une stratégie d'expansion internationale pour exporter le luxe à la française

Confronté à une forte dépendance au marché français, le groupe Barrière réorganise ses marques et accélère son développement à l'international, en s'appuyant sur l'image de « l'art de vivre à la française ».

Le groupe français d'hôtels et de casinos Barrière a engagé une transformation stratégique majeure pour réduire sa dépendance au marché français, qui représente 85 % de son activité.

Bien que les casinos constituent encore 70 % de son chiffre d'affaires, la croissance est désormais tirée par l'hôtellerie (+5 % en un an) et la restauration (+10 %). Sur son dernier exercice, le groupe a enregistré un chiffre d'affaires d'environ 1,450 milliard d'euros, en hausse de 3,5 %. Pour atteindre ses objectifs, le groupe, dirigé par Grégory Rabuel, a réorganisé son portefeuille de marques.

Les vingt hôtels sont désormais regroupés sous la bannière « Barrière Collection », avec l'ambition de doubler le parc hôtelier d'ici dix ans. La marque Fouquet's devient le fer de lance de l'expansion internationale pour l'hôtellerie de luxe, avec les établissements de Courchevel et Saint-Barthélemy rejoignant ceux de Paris et New York.

Parallèlement, la nouvelle marque « Maison Barrière », dédiée aux boutiques-hôtels plus intimistes, a été lancée à Paris en 2025 et prévoit une première ouverture à l'étranger à Lisbonne.

Les destinations visées pour cette expansion incluent les États-Unis, les capitales européennes et des lieux de villégiature de luxe comme les Maldives. L'internationalisation concerne également les autres activités du groupe.

La marque des casinos a été modifiée en « Barrière Casino », avec l'intention d'y appliquer les codes de l'hôtellerie de luxe. Un nouveau projet de casino est prévu à Tirana, en Albanie, qui s'ajoutera aux établissements déjà présents en Suisse, en Égypte et en Côte d'Ivoire.

Côté restauration, le groupe s'appuie sur Loulou, racheté en 2024, pour déployer des concepts à l'étranger, notamment à Londres.

En parallèle de cette expansion, Barrière investit massivement, à hauteur de près de 100 millions d'euros par an, dans la modernisation de ses établissements historiques en France, tels que Le Normandy à Deauville ou Le Majestic à Cannes. Le groupe considère que la réputation de ces hôtels emblématiques est un atout essentiel pour soutenir son développement à l'international, où il privilégie le modèle des contrats de management.