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Crise aux urgences de Caen : les internes quittent le service, faute de médecins pour les former

Le service des urgences du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Caen fait face à une situation inédite : à compter du 3 novembre 2025, il ne pourra plus accueillir d'internes en médecine, faute de personnel suffisant pour assurer leur encadrement.
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À partir du lundi 3 novembre 2025, une vingtaine d'internes ne rejoindront pas le service des urgences du CHU de Caen pour le second semestre. Cette décision, qualifiée de « très rare » par l'Intersyndicale nationale des internes (Isni), a été prise de manière collégiale entre les internes, l'hôpital et la faculté.

La cause principale est un manque critique de médecins titulaires pour superviser et former correctement ces jeunes médecins.

Selon Mélanie Debarreix, présidente de l'Isni, les conditions d'encadrement n'étaient plus satisfaisantes.

Le service, qui devrait compter six médecins expérimentés, n'en disposait que de trois.

Cette situation de sous-effectif a entraîné une surcharge de travail et une détresse émotionnelle pour les internes, certains étant au bord de l'épuisement professionnel. Face à ce risque de burn-out, le retrait des internes a été jugé préférable à la poursuite de leur formation dans de telles conditions. Ces derniers seront réaffectés dans d'autres services du CHU ou dans d'autres hôpitaux de la région.

Pour le CHU de Caen, déjà confronté à des difficultés, ce départ représente un défi supplémentaire. La direction de l'établissement évoque un « triple défi » : un afflux constant de patients, des difficultés majeures de recrutement de médecins urgentistes et un manque de lits disponibles dans d'autres services pour hospitaliser les patients (« lits d'aval »). Pour pallier l'absence des internes, la direction espère obtenir des renforts d'autres spécialités du CHU.

De son côté, l'Agence Régionale de Santé (ARS) a sollicité une « contribution active » des médecins généralistes.

Mélanie Debarreix souligne que si la situation à Caen est exceptionnelle par la décision prise, le problème de fond est national.

Elle affirme que dans de nombreux hôpitaux en France, les internes subissent des conditions similaires mais n'osent pas s'exprimer par crainte de répercussions sur leur carrière. Elle salue néanmoins la réaction des autorités sanitaires et hospitalières de Caen, qui ont su écouter l'alerte lancée par les internes pour protéger leur santé et garantir la qualité de leur formation.

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