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Virage stratégique vers 2030 : la Chine fait le pari de l'autonomie technologique

Réunis en plénum à Pékin, les dirigeants du Parti communiste chinois ont défini les orientations du pays pour la période 2026-2030, plaçant l'indépendance technologique et scientifique au cœur d'une stratégie visant à transformer la Chine d'« usine du monde » en pôle d'innovation majeur.
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Du 20 au 23 octobre 2025, s'est tenu à Pékin le Quatrième Plénum du 20e Comité central du Parti communiste chinois (PCC), réunissant près de 170 membres et 150 suppléants. L'objectif de cette réunion secrète était de formuler les propositions pour le quinzième plan quinquennal, qui couvrira la période 2026-2030 et définit les grandes orientations stratégiques du pays. Au cœur de ce nouveau plan se trouve l'ambition de renforcer de manière significative l'autonomie et la puissance scientifique et technologique de la Chine. Selon le communiqué officiel, le PCC appelle à saisir les opportunités de la nouvelle révolution technologique pour accroître les capacités nationales en matière d'éducation, de science, de technologie et de ressources humaines. Cet objectif vise explicitement à réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l'étranger, dans un contexte de rivalité croissante avec les États-Unis.

Cette stratégie est une réponse directe aux restrictions américaines, notamment dans le secteur crucial des semi-conducteurs. Les administrations Biden puis Trump ont imposé des contrôles à l'exportation limitant l'accès des entreprises chinoises aux technologies américaines, comme les puces Nvidia, essentielles pour l'entraînement des modèles d'intelligence artificielle (IA).

En réplique, Pékin a commencé à restreindre ses exportations de terres rares.

Bien que la Chine accuse un retard considérable en matière de puissance de calcul pour l'IA — celle des États-Unis serait 100 fois supérieure selon TRG Datacenters —, certains experts comme Andrew Ng estiment que l'écosystème chinois, hyperconcurrentiel et dynamique, pourrait lui permettre de surpasser son rival. Cette quête d'indépendance technologique s'inscrit dans une vision plus large pour l'avenir de la Chine, qui inclut également une transition écologique, baptisée « Beautiful China Initiative », et un modèle économique qui continue de s'appuyer sur les exportations et l'investissement. L'objectif final est de faire évoluer le statut du pays, pour qu'il ne soit plus seulement l'usine du monde, mais un innovateur de référence sur la scène internationale.

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