Black Friday en France : une vague promotionnelle aux conséquences multiples

Devenu un rendez-vous commercial incontournable en France, le Black Friday s'étend bien au-delà d'une seule journée, remodelant les habitudes de consommation tout en creusant le fossé entre les géants du e-commerce et les commerces indépendants.

Importé des États-Unis par Amazon en 2010, le Black Friday s'est solidement ancré dans les habitudes des Français.

L'événement, qui se tiendra officiellement le 28 novembre cette année, n'est plus limité à un seul "vendredi noir". Il s'est étendu pour devenir la "Black Week" et même le "Black Month", occupant tout le mois de novembre et se prolongeant avec le Cyber Monday, le 1er décembre.

Cette période de promotions est devenue un moment clé pour les consommateurs, dont sept sur dix prévoient d'y participer avec un budget moyen en augmentation de 345 euros. Le commerce en ligne est le grand gagnant de cette opération. En 2024, plus d'un achat sur trois a été réalisé en ligne durant la "Black Week", avec un panier moyen de 81 euros, contre 57 euros en magasin.

Si les grandes enseignes, notamment dans la mode, considèrent cet événement comme une période commerciale maîtrisée et essentielle, la réalité est tout autre pour les petits commerces.

Ces derniers dénoncent une concurrence déloyale qui "gangrène le petit commerce", car ils ne peuvent rivaliser avec les marges cassées des géants du web.

Pierre Talamon, président de la Fédération nationale de l'habillement, souligne que cette période promotionnelle crée un "gel des achats" en septembre et octobre, les consommateurs attendant les réductions de novembre. Au-delà de son impact économique, le Black Friday présente également des risques pour les acheteurs.

Les arnaques, notamment aux faux codes promotionnels, se multiplient, visant à dérober des données personnelles et bancaires.

L'événement est aussi qualifié d'"aubaine pour les contrefacteurs" par l'Union des fabricants, qui note qu'une part importante des contrefaçons saisies par la douane provient de petits colis achetés en ligne.

Face à cette frénésie consumériste, des initiatives comme le "Bon sens Friday" émergent.

Portées par des acteurs de l'économie circulaire, elles visent à valoriser des achats plus réfléchis et responsables, sans pour autant culpabiliser les consommateurs.