COP30 : Un accord a minima qui sauve la diplomatie mais sacrifie l'ambition climatique



La 30ème conférence de l'ONU sur le climat (COP30), organisée à Belém en Amazonie brésilienne, s'est conclue par l'adoption d'un accord qualifié de minimaliste et de modeste par de nombreux observateurs. Si ce compromis a permis d'éviter un échec diplomatique total et de préserver le multilatéralisme dans un contexte géopolitique tendu, il est largement considéré comme insuffisant face à l'urgence climatique, car il n'établit aucun plan contraignant pour la sortie des énergies fossiles.
Le principal point de friction des négociations a été la question du pétrole, du gaz et du charbon. Une coalition de pays incluant l'Union européenne, le Royaume-Uni et la Colombie a poussé pour l'adoption d'une "feuille de route" claire visant à abandonner les combustibles fossiles. Cette initiative s'est heurtée à une opposition farouche menée par l'Arabie saoudite et d'autres pays producteurs de pétrole, soutenus par des économies émergentes comme la Chine, l'Inde et la Russie. L'Union européenne, affaiblie par des divisions internes et l'absence notable des États-Unis dans le camp des plus ambitieux, a peiné à construire une alliance assez forte.
Elle a toutefois menacé d'opposer son veto au projet d'accord initial, le qualifiant d'« inacceptable », ce qui a conduit la présidence brésilienne à amender le texte pour obtenir un consensus.
L'accord final ne fait qu'une référence non explicite à la sortie des énergies fossiles, en rappelant la décision de la COP28 à Dubaï.
Il contient cependant quelques avancées.
Les pays en développement ont obtenu un appel à tripler le financement destiné à leur adaptation aux conséquences du changement climatique d'ici 2035, ce qui constituait une de leurs revendications majeures. De plus, un "dialogue" sur le lien entre le commerce mondial et le climat a été institué, une demande des pays émergents critiques envers les mesures comme la taxe carbone aux frontières de l'UE. Malgré les efforts de la ministre brésilienne de l'Environnement, Marina Silva, et les attentes initiales suscitées par le président Lula, la COP30 est perçue comme un échec à maintenir l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C. Si certains, comme la Chine, saluent un "succès dans une situation très difficile", le sentiment dominant, particulièrement en Europe, est celui de la déception face à un accord "sans ambition".









