Mondial 2026 : la flambée des prix des billets menace l'esprit populaire du football

L'annonce des tarifs pour la Coupe du Monde de la FIFA 2026, co-organisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique, a provoqué une vive controverse en raison de prix jugés exorbitants qui menacent de transformer l'événement en une vitrine commerciale inaccessible pour de nombreux supporters.

L'ouverture de la billetterie pour la Coupe du Monde 2026 a déclenché la colère des associations de supporters, notamment Football Supporters Europe (FSE), qui dénonce des « tarifs exorbitants » et « astronomiques ». FSE a demandé à la FIFA de suspendre immédiatement la vente des billets alloués aux fédérations (PMA) et d'engager une consultation pour revoir sa politique tarifaire, accusant l'instance dirigeante d'une « gigantesque trahison » envers les fans les plus fidèles.

Les prix annoncés atteignent des niveaux record.

Le billet le moins cher pour le match d'ouverture à Mexico est fixé à 867 euros, tandis que pour la finale au MetLife Stadium, près de New York, il faudra débourser entre 3 559 et 7 383 euros, contre un maximum de 1 460 euros pour la finale de 2022 au Qatar. Pour les supporters de l'équipe de France, les places pour les matchs de poule varient de 187 à 527 euros. Selon FSE, suivre son équipe jusqu'à la finale coûterait au minimum 6 000 euros, soit cinq fois plus que lors de l'édition précédente.

Cette inflation s'explique en partie par une nouvelle stratégie tarifaire.

Selon Gilad Zilberman, PDG de SeatPick, les organisateurs appliquent pour la première fois une « tarification dynamique », où les prix s'ajustent en temps réel selon la demande. La FIFA, de son côté, réfute l'utilisation d'un modèle « dynamique » automatique mais reconnaît pratiquer une « tarification variable », ajustant les prix au cours des phases de vente en fonction de la demande et de la disponibilité, une pratique qu'elle aligne sur les tendances du secteur du divertissement. L'association FSE critique vivement le fait que la catégorie de billets la moins chère ne soit pas accessible via les allocations PMA, mais réservée à la vente générale soumise à cette tarification variable. Cette situation alimente le sentiment que le tournoi devient une « vitrine commerciale » au détriment de son universalité. L'association rappelle également que le dossier de candidature de 2018 promettait des billets à partir de 21 dollars (18 euros), une promesse qui semble aujourd'hui oubliée.