Offensive du M23 en RDC : entre manœuvres militaires et crise humanitaire



Début décembre 2025, le groupe armé M23, soutenu par l'armée rwandaise, a lancé une offensive dans l'est de la République Démocratique du Congo (RDC), aboutissant à la prise de la ville stratégique d'Uvira, à la frontière burundaise, le 10 décembre. Cette avancée militaire, qui a repoussé les Forces armées de la RDC (FARDC) et leurs alliés burundais, est intervenue malgré la signature récente d'un accord de paix à Washington, ravivant les tensions dans la région des Grands Lacs. Face à la pression diplomatique des États-Unis, la branche politique du M23, l'Alliance Fleuve Congo (AFC) dirigée par Corneille Nangaa, a annoncé le 16 décembre son intention de se retirer unilatéralement d'Uvira. Ce retrait est cependant assorti de conditions : la démilitarisation de la ville, la protection de la population et le déploiement d'une force neutre pour superviser le cessez-le-feu. Le mouvement a présenté cette décision comme une mesure de confiance visant à soutenir le processus de paix parallèle de Doha. L'offensive a provoqué une grave crise humanitaire, déplaçant plus de 200 000 personnes selon l'ONU.
Des civils, dont plus de 500 ressortissants burundais, ont été bloqués par les combats avant de pouvoir regagner leur pays.
Les témoignages décrivent des villages désertés et pillés, et un retour précaire pour les déplacés qui craignent pour leur sécurité et luttent contre les pénuries. À Uvira, bien qu'un calme relatif soit revenu, les combattants du M23 fouillent les maisons et la vie quotidienne reste paralysée.
Cette nouvelle flambée de violence s'inscrit dans un conflit qui déchire l'est de la RDC depuis trois décennies, exacerbé par la convoitise des riches ressources naturelles de la région.
Les conséquences humaines sont dramatiques, comme en témoigne la situation à Goma après une offensive similaire en janvier 2025.
Des veuves de soldats congolais et leurs enfants, ayant tout perdu, trouvent refuge la nuit dans une école, vivant dans le dénuement le plus total. Le directeur de l'établissement craint que ces enfants, sans éducation et traumatisés, ne deviennent les miliciens de demain, perpétuant ainsi le cycle de la violence. Malgré l'annonce du retrait d'Uvira, les combats se poursuivaient à proximité, et le M23 menaçait d'autres localités, laissant les espoirs de paix extrêmement fragiles.


















