Zyed et Bouna : 20 ans après, la fracture entre les quartiers et la police reste béante



Le 27 octobre 2005, Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, mouraient électrocutés dans un transformateur EDF à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en tentant d'échapper à un contrôle de police.
Ce drame a déclenché 21 jours d'émeutes urbaines à travers la France, se soldant par trois morts, des milliers d'arrestations et plus de 10 000 véhicules incendiés. Vingt ans plus tard, la mémoire de cet événement reste vive, et la fracture entre les jeunes des quartiers populaires et la police demeure une question brûlante. À Clichy-sous-Bois, la ville a connu d'importantes transformations.
Des projets de rénovation urbaine ont modifié le paysage, des infrastructures comme des écoles, une piscine et surtout une ligne de tramway (T4) en 2019 ont amélioré le quotidien et désenclavé la commune.
Certains habitants notent un apaisement, avec une présence policière ayant réduit la grande délinquance.
Cependant, ces changements s'accompagnent de craintes de gentrification et de la dispersion des communautés locales. Malgré ces investissements, Clichy-sous-Bois reste l'une des villes les plus pauvres de France, marquée par la précarité, un fort taux de chômage et un manque de services publics, notamment de santé. La principale source de tension persistante réside dans les relations entre les jeunes et la police. Des adolescents, qui n'étaient pas nés en 2005, rapportent un sentiment d'injustice et de harcèlement, décrivant des contrôles d'identité constants, un langage agressif et des provocations de la part des forces de l'ordre, visant particulièrement les jeunes hommes noirs et arabes. Cette méfiance, nourrie par la persistance des discriminations et la multiplication des affaires de violences policières, fait écho aux émeutes qui ont suivi la mort de Nahel en 2023. Depuis 2005, au moins 566 personnes sont décédées à la suite d'interventions des forces de l'ordre.
Mohamed Mechmache, président du collectif Aclefeu créé au lendemain du drame, dresse un bilan mitigé.
S'il reconnaît les améliorations matérielles, il déplore que les décisions politiques aient été prises sans consulter les habitants.
Il plaide pour des investissements humains et sociaux, comme le dédoublement des classes ou le soutien aux entreprises locales, jugeant que la question sociale reste en retrait.
Vingt ans après, l'appel des quartiers populaires pour plus de justice et de considération résonne toujours.
Articles
6Politique
Voir plus

Une étude révèle les effets néfastes d'une boisson populaire sur notre santé cognitive. Les chercheurs mettent en garde contre sa consommation excessive, qui pourrait accélérer le déclin cérébral. Découvrez les résultats alarmants de cette recherche et les recommandations des experts pour...

Dans une publication Facebook, Sylvie Jenaly a donné des nouvelles de sa santé à sa communauté.

Bruno Retailleau estime qu’il faut interdire Shein en France. Le président des Républicains considère le géant chinois de la fast fashion comme une menace pour l’industrie nationale et plaide pour l’instauration de droits de douane, à l’image des mesures prises par les Etats-Unis.




