Dermatose Nodulaire : Entre abattage sanitaire et colère agricole, la filière bovine sous tension



La France fait face à une crise agricole majeure provoquée par la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse, une maladie virale touchant les bovins. Détectée pour la première fois dans le pays en juin, cette pathologie engendre des conséquences sanitaires et économiques qualifiées de dramatiques pour les troupeaux et les exploitants. Face à cette situation, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a adopté une position ferme et réitérée, affirmant que l'abattage des animaux est la « seule solution » pour protéger et « sauver toute la filière ». Cette mesure radicale est complétée par l'élargissement de la zone de vaccination autour des foyers récents. Cette stratégie d'abattage systématique suscite une vive colère au sein du monde agricole, qui se traduit par des actions de grande ampleur à travers le pays. Le vendredi 12 décembre, des éleveurs ont organisé des blocages de routes, notamment sur l'autoroute A75 à l'initiative de la Coordination Rurale de l’Aveyron, et des manifestations devant des préfectures. La tension est montée d'un cran en Ariège, où des affrontements ont éclaté dans la nuit entre des agriculteurs et les CRS. Les forces de l'ordre ont finalement pris le contrôle d'une ferme à Bordes-sur-Arize pour procéder à l'euthanasie des bêtes.
Malgré la contestation, la position gouvernementale reçoit le soutien du principal syndicat agricole. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a expliqué que son organisation avait validé le protocole d'abattage, le considérant comme la « meilleure solution » dans le contexte actuel. Par ailleurs, dans un souci de rassurer le public, le vétérinaire Gautier Bouchard a précisé que la dermatose nodulaire ne concerne que les bovins et qu'il n'existe aucun risque de contamination pour l'homme.












