Les agriculteurs français protestent contre la gestion de la dermatose bovine et l'accord Mercosur

La mobilisation des agriculteurs s'est intensifiée sur l'ensemble du territoire français, catalysée par deux principaux sujets de mécontentement : la gestion de l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) bovine et le projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur. La stratégie sanitaire du gouvernement, qui impose l'abattage de troupeaux entiers dès la détection d'un seul cas, est au cœur de la contestation, notamment dans le Sud-Ouest. Le mouvement, qui a débuté dans le Sud, s'est étendu à de nombreuses régions, avec 110 actions et environ 5 000 manifestants recensés par le ministère de l'Intérieur.

Les formes de protestation sont variées, incluant des blocages d'axes autoroutiers majeurs (A64, A20, A7, A10, etc.), des opérations escargot, et des manifestations dans des villes comme Lille et Lyon. Des actions plus dures ont également eu lieu, comme le déversement de fumier et de déchets par la Coordination Rurale dans les Deux-Sèvres. Parallèlement, la colère s'est exportée à Bruxelles, où des milliers d'agriculteurs européens, dont au moins 4 000 Français, ont manifesté avec près de 950 tracteurs contre l'accord avec le Mercosur, négocié depuis plus de 25 ans. Face à la crise sanitaire, le gouvernement a accéléré sa campagne de vaccination.

L'objectif est de vacciner 750 000 bovins dans les prochaines semaines pour atteindre une immunité collective. Pour ce faire, 400 000 doses supplémentaires ont été acheminées par un avion militaire depuis les Pays-Bas, s'ajoutant aux 500 000 déjà livrées.

La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a précisé que les troupeaux de l'Ariège, un des foyers de la maladie, seraient vaccinés en priorité.

Le coût de cette campagne est estimé à 20 millions d'euros.

L'exécutif tente d'apaiser la situation.

Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, s'est rendu en Ariège pour rencontrer des éleveurs et doit recevoir les principaux syndicats agricoles (FNSEA, Jeunes Agriculteurs, Coordination Rurale, Confédération paysanne). Le ministre des Transports a appelé à ne pas durcir les blocages à l'approche du week-end de Noël.