Dermatose Nodulaire : Entre Abattage et Vaccination, la Colère des Éleveurs Français



Une crise majeure secoue le monde agricole français suite à la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), une maladie virale qui affecte les bovins mais n'est pas transmissible à l'homme. La stratégie adoptée par le gouvernement, conforme à la réglementation européenne, impose l'abattage complet des troupeaux dès la détection d'un seul cas. Cette mesure, justifiée par la nécessité de préserver le statut sanitaire international de la France pour les exportations, est qualifiée de "traumatisme immense" et de "folie" par les éleveurs, qui dénoncent la destruction d'années de travail pour des animaux souvent sains. En réponse, un vaste mouvement de contestation a émergé, principalement dans le Sud-Ouest où de nouveaux foyers ont été détectés, notamment en Occitanie (Ariège, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne) et en Nouvelle-Aquitaine. À l'appel de syndicats comme la Coordination rurale et la Confédération paysanne, les agriculteurs ont organisé de nombreuses actions de protestation, incluant des blocages d'axes routiers majeurs comme les autoroutes A64 et A75, des barrages filtrants et des feux de paille. Le mouvement s'est étendu à d'autres régions, telles que la Normandie, où des manifestations de solidarité ont eu lieu à Rouen et Saint-Lô. Les manifestants réclament la fin des abattages systématiques et l'élargissement de la campagne de vaccination à l'ensemble du territoire. Face à l'intensification de la colère, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a annoncé une accélération de la stratégie vaccinale.
Près d'un million de bovins supplémentaires seront vaccinés dans les semaines à venir dans les départements les plus touchés, s'ajoutant au million d'animaux déjà vaccinés. Une zone vaccinale étendue a été instaurée, couvrant plusieurs départements où la vaccination est désormais obligatoire et les mouvements d'animaux strictement réglementés.
Par ailleurs, des mesures nationales ont été renforcées jusqu'au 1er janvier 2026, incluant l'interdiction de tous les rassemblements de bovins (foires, concours) et des contrôles renforcés.
Cette crise soulève des questions plus larges sur la souveraineté alimentaire et la place de l'agriculture face aux règles commerciales internationales, certains appelant à une "exception agricole". L'incertitude plane également sur la tenue du prochain Salon de l'Agriculture, dont la présence de bovins n'est plus garantie.












