Victoire judiciaire pour les anciens visages de « Des chiffres et des lettres » : France Télévisions condamné pour discrimination



Le conseil de prud’hommes de Paris a condamné France Télévisions à verser près de 450 000 euros d'indemnités à Bertrand Renard et Arielle Boulin-Prat, les anciens piliers de l'émission « Des chiffres et des lettres ».
Dans un jugement rendu le 27 novembre, la justice a requalifié leurs contrats à durée déterminée (CDD) d'usage en contrats à durée indéterminée (CDI) et a jugé leur licenciement « nul ».
Les deux animateurs, évincés en 2022 après respectivement 47 et 36 ans de service, avaient dénoncé un départ « contraint et forcé ».
La rupture était intervenue après que France Télévisions leur a demandé une baisse de salaire de 60 %, alors que l'émission passait d'une diffusion quotidienne à une diffusion uniquement le week-end. Le conseil a estimé que le groupe audiovisuel public s'était rendu coupable de « discrimination fondée sur l’âge », aujourd'hui âgés de 70 et 72 ans, et a qualifié la rupture de « brutale et vexatoire ».
En conséquence, Bertrand Renard recevra 230 000 euros et Arielle Boulin-Prat 220 000 euros.
Ces sommes couvrent l'indemnité de licenciement, des dommages et intérêts pour licenciement nul ainsi que pour la rupture brutale.
Leur avocate, Juliette Mascart, s'est déclarée « très satisfaite sur les principes » mais a indiqué qu'un appel était envisagé pour obtenir une meilleure indemnisation sur certains points.
L'émission, à l'antenne depuis plus de 50 ans, a finalement été supprimée de la grille à la rentrée 2024.














