Première sanction du DSA : l'UE frappe X d'Elon Musk et affirme sa souveraineté numérique face aux États-Unis



Le vendredi 5 décembre 2025, l'Union européenne a imposé une sanction financière de 120 millions d'euros à la plateforme de médias sociaux X, propriété d'Elon Musk.
Cette amende est la première à être prononcée dans le cadre du règlement sur les services numériques (DSA), une législation phare entrée en vigueur deux ans plus tôt pour réguler les grandes plateformes en ligne et lutter contre les contenus illicites et dangereux. La décision fait suite à une enquête de deux ans menée par la Commission européenne.
La sanction porte spécifiquement sur trois infractions notifiées à X en juillet 2024.
Premièrement, l'UE a jugé la conception des coches bleues de vérification comme étant « trompeuse ».
Initialement un gage d'authenticité, ce badge est devenu une fonctionnalité payante sous la direction de Musk, ce qui, selon Bruxelles, risque d'induire les utilisateurs en erreur.
Deuxièmement, la plateforme a été reconnue coupable d'un manque de transparence concernant son répertoire publicitaire. Enfin, X n'a pas respecté son obligation de fournir aux chercheurs agréés un accès à ses données publiques, comme l'exige le DSA.
Cette décision a provoqué de vives réactions aux États-Unis, exacerbant les tensions transatlantiques sur la régulation du numérique.
Le vice-président américain, JD Vance, a qualifié l'amende de « foutaises » et d'attaque contre la liberté d'expression, une position saluée par Elon Musk. En réponse, la vice-présidente de la Commission européenne chargée du numérique, Henna Virkkunen, a affirmé que la mesure n'avait « rien à voir avec de la censure » mais visait à garantir le respect de la loi européenne sur la transparence. Washington a régulièrement critiqué les lois européennes sur la technologie, les accusant de cibler les entreprises américaines.
La Commission a qualifié le montant de l'amende de « proportionné », bien qu'il soit inférieur au maximum de 6 % du chiffre d'affaires mondial annuel autorisé par le DSA.
Henna Virkkunen a précisé que l'enquête sur X n'est pas terminée ; d'autres volets, concernant la gestion des contenus illégaux et de la désinformation, sont toujours en cours et devraient être conclus prochainement.









