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« Deux Procureurs » : La mécanique implacable du totalitarisme stalinien disséquée par Sergueï Loznitsa

Le cinéaste ukrainien Sergueï Loznitsa signe avec « Deux Procureurs » un réquisitoire sobre et glaçant contre le totalitarisme, plongeant le spectateur dans l'enfer bureaucratique et kafkaïen des purges staliniennes de 1937.
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Salué par la critique comme l'un des grands films de l'année, « Deux Procureurs » est le cinquième long-métrage de fiction du réalisateur ukrainien Sergueï Loznitsa. Le film adapte une nouvelle de Gueorgui Demidov, un physicien ayant survécu au goulag. L'intrigue se déroule en 1937, à l'apogée de la terreur stalinienne, et suit Kornev, un jeune juriste et bolchevik idéaliste, qui tente de rencontrer un prisonnier victime des tortures de la police secrète, le NKVD. À travers le parcours de son protagoniste, incarné par l'acteur russe dissident Aleksandr Kuznetsov, le film expose la logique implacable et l'absurdité de la bureaucratie soviétique. La confrontation entre le jeune avocat et son supérieur, le procureur général, constitue une scène centrale, illustrant comment le système totalitaire utilise toutes les ruses administratives et les prétextes pour rejeter et broyer l'individu. Loznitsa dépeint une société entièrement sous surveillance où la peur et le silence d'État règnent, transformant le quotidien en un théâtre pénitentiaire. Tourné dans une véritable prison de 1905 à Riga, le film adopte une esthétique austère et rigoureuse, avec des plans fixes et une palette de couleurs brunes et grises, rappelant le cinéma de Robert Bresson. Qualifié de « conte typiquement russe » mêlant tragédie et farce politique, l'œuvre se veut un avertissement.

Le réalisateur, connu pour ses documentaires comme « Donbass », a déclaré vouloir se plonger dans l'histoire pour éviter qu'elle ne se répète, considérant qu'aucune nation n'est à l'abri d'une dérive totalitaire.

Malgré un accueil critique très positif, le film est reparti bredouille du festival de Cannes.

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