Dissuasion française : Entre modernisation nucléaire et nouvelle ambition conventionnelle



La ministre des Armées et des Anciens combattants, Catherine Vautrin, a annoncé la mise en service opérationnel de la troisième version du missile mer-sol balistique stratégique M51, le M51.3. Développé par ArianeGroup sous la maîtrise d’ouvrage de la Direction générale de l’armement (DGA), ce missile est destiné à être déployé à bord des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de type Le Triomphant de la Marine nationale. Il équipera également la future génération de sous-marins prévue pour 2035. Le M51.3 présente des performances améliorées en matière de portée, qui pour le M51 actuel est d'environ 8 000 km, de précision et de capacité de pénétration face aux défenses antimissiles. D'une hauteur de douze mètres pour cinquante tonnes, il emporte la nouvelle tête nucléaire océanique (TNO-2), conçue par le CEA.
Les différentes versions du M51 cohabiteront avant un remplacement intégral par le M51.3.
Une quatrième version, le M51.4, est déjà en développement depuis août 2025, marquant la continuité de la modernisation de la composante océanique française. Parallèlement à cette évolution de sa dissuasion nucléaire, la France, tirant les leçons de la guerre en Ukraine, envisage de se doter d'une capacité de frappe conventionnelle dans la profondeur.
Un projet de missile balistique terrestre (MBT), également porté par ArianeGroup, est à l'étude. Le ministère des Armées prévoit d'allouer environ un milliard d'euros à ce programme dans le projet de loi de finances 2026.
Ce missile, lancé depuis une plateforme terrestre, aurait une portée de 1 000 à 2 000 km et serait doté d'une tête conventionnelle manœuvrable pouvant atteindre une vitesse hypersonique (Mach 16). Ce projet de MBT marquerait une rupture dans la doctrine française, qui jusqu'à présent réservait les missiles balistiques à la charge nucléaire pour éviter toute ambiguïté.
Selon l'expert Etienne Marcuz, ce risque de confusion est faible et une telle arme offrirait une flexibilité nouvelle.
Elle permettrait de menacer des cibles stratégiques adverses, comme des infrastructures industrielles, sans avoir à franchir le seuil nucléaire, constituant ainsi un nouvel outil politique et militaire pour la France.
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