Le ministère américain de la Justice nie protéger Donald Trump dans la publication des dossiers Epstein



Le ministère américain de la Justice a commencé à publier vendredi des milliers de documents relatifs à l'affaire Epstein, conformément à une loi sur la transparence. Cependant, cette publication a immédiatement suscité la controverse en raison de son caractère partiel et des nombreuses informations caviardées. Certains documents, dont un de 119 pages, ont été entièrement noircis, et plusieurs photos ont été temporairement supprimées du site du ministère samedi, provoquant de vives critiques de la part d'élus et des victimes. Face à la polémique, l'administration Trump s'est défendue de toute tentative de censure ou de protection du président. Todd Blanche, le numéro deux du ministère de la Justice et ancien avocat personnel de Donald Trump, a assuré dimanche que les informations concernant le président n'étaient pas expurgées. Il a justifié le retrait momentané d'une photo montrant M. Trump en expliquant qu'il s'agissait d'effectuer des "vérifications supplémentaires" pour s'assurer qu'aucune victime n'y figurait, et que cette action n'avait "rien à voir avec le président Trump".
Le ministère a attribué les retards et les caviardages à un "processus laborieux" visant à protéger l'anonymat des victimes. Ces justifications n'ont pas apaisé les critiques, qui émanent des deux bords politiques.
L'élu démocrate Jamie Raskin a accusé l'administration de vouloir "dissimuler des choses", tandis que le chef de la minorité démocrate, Hakeem Jeffries, a réclamé une "transparence totale et complète" pour les victimes.
Des républicains ont également fait part de leur mécontentement. Le sénateur Rand Paul a averti que tout soupçon de dissimulation continuerait de "tourmenter" le gouvernement, et l'élu Thomas Massie, l'un des initiateurs de la loi, a qualifié la publication de "gifle pour les victimes". Donald Trump, qui a fréquenté Jeffrey Epstein par le passé, a toujours nié avoir eu connaissance de ses agissements criminels.
Après avoir soutenu la publication des dossiers durant sa campagne de 2024, il avait changé de position, parlant d'un "canular", avant de finalement céder à la pression du Congrès. Il n'a pas fait de commentaire depuis la publication des documents.









