Procès de BNP Paribas pour complicité présumée dans les exactions au Soudan



À New York, un jury de tribunal civil fédéral a entamé ses délibérations pour déterminer si BNP Paribas a une part de responsabilité dans les exactions perpétrées au Soudan sous le régime d'Omar el-Béchir. Le procès a été intenté par trois Soudanais, aujourd'hui citoyens américains, qui accusent la banque d'avoir, par ses services financiers, permis au régime de financer son armée et ses milices Janjawid. Les plaignants ont raconté avoir été emprisonnés, torturés, battus et, pour l'une d'entre eux, violée à de multiples reprises par des soldats et miliciens. Selon leur avocat, David DiCello, la banque a "soutenu un nettoyage ethnique et anéanti l'existence" des plaignants. L'accusation soutient qu'en fournissant des lettres de crédit pour des contrats d'import-export entre la fin des années 1990 et 2009, BNP Paribas a permis au Soudan d'engranger des milliards de dollars de devises étrangères, finançant ainsi la violence. Le volume total des marchandises garanties par la banque s'élève à six milliards de dollars sur cette période, portant sur des produits agricoles, des matières premières et du pétrole. Philippe Maillard, un dirigeant de la banque, a affirmé que les transactions n'ont jamais concerné des armes et que la banque n'a jamais accordé de prêt direct au Soudan. La défense de BNP Paribas, menée par l'avocat Barry Berke, réfute tout lien de causalité entre les activités de la banque et les souffrances des plaignants. Selon M. Berke, le régime aurait commis les mêmes violations des droits humains même sans l'intervention de la banque, en vendant son pétrole par d'autres biais. Il a également souligné que les opérations étaient légales en Europe à l'époque et que des institutions comme le FMI collaboraient avec le Soudan. Le procès se déroule de manière atypique sous le régime des lois suisses, car les opérations étaient rattachées à la succursale de Genève, ce qui a suscité une protestation de l'ambassadeur de Suisse qui y voit une remise en cause de la souveraineté de son pays. Ce procès intervient après que BNP Paribas a reconnu en 2014 avoir violé des embargos américains contre le Soudan, l'Iran et Cuba, ce qui lui a valu une amende de 6,6 milliards d'euros. Le conflit au Darfour, entre 2002 et 2008, a fait 300 000 morts et près de 2,5 millions de déplacés selon l'ONU.
Omar el-Béchir, destitué en 2019, est recherché par la Cour pénale internationale pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Articles
6Économie
Voir plus
Dans l’immobilier français, le DPE n’est plus un simple document parmi d’autres : il s’impose comme un enjeu économique, environnemental et réputationnel. Et pourtant, derrière son étiquette se cache un malaise : attaques de crédibilité, suspicion de…

Si vous vous chauffez au fioul domestique, voici le prix d'une commande de 1000 litres effectuée en France, selon votre région de résidence, ce Vendredi 7 novembre 2025.

Deux propriétaires peuvent envisager d’échanger directement leurs biens immobiliers, sans qu’aucune somme d’argent ne soit versée.

Tous les jours de la semaine, Europe 1 vous livre le meilleur des initiatives qui changent le monde, sur le web et en régions !




