Eurovision 2026 : la scène musicale se fracture face à la crise géopolitique



Le concours Eurovision de la chanson 2026 est au cœur d'une vive controverse suite à la décision de l'Union européenne de radio-télévision (UER) de maintenir la participation d'Israël.
En réaction, quatre pays ont officiellement annoncé leur retrait : l'Espagne, l'Irlande, les Pays-Bas et la Slovénie.
D'autres nations, comme l'Islande, doivent encore se prononcer, tandis que la Belgique, après avoir hésité, a confirmé sa participation.
Cette vague de boycotts, qui pourrait réduire le nombre de participants à son plus bas niveau depuis 2004, plonge l'événement dans une crise diplomatique majeure.
Les diffuseurs publics des pays boycotteurs justifient leur décision par la situation à Gaza. L'Irlande évoque les « pertes humaines effroyables » et les atteintes à la liberté de la presse, tandis que l'Espagne juge la présence d'Israël incompatible avec ses « valeurs publiques fondamentales ».
Le principal argument soulevé est celui du double standard, en référence à l'exclusion de la Russie en 2022 après l'invasion de l'Ukraine. Les critiques estiment que les raisons invoquées à l'époque – violation du droit international et agression – devraient s'appliquer de la même manière à Israël, ce qui fissure la crédibilité de l'UER. Ce boycott est présenté comme une action politique visant l'État israélien et non les artistes individuellement, qui représentent officiellement leur nation dans ce concours.
Il s'inscrit dans une nouvelle dynamique où la mobilisation de la société civile influence les décisions des institutions publiques, transformant le boycott en un outil diplomatique. Des précédents historiques sont cités, comme les protestations contre l'Espagne franquiste ou le boycott des produits sud-africains durant l'apartheid. Les réactions sont partagées.
En Israël, des responsables politiques ont exprimé leur « honte » face aux boycotts tout en se félicitant du maintien de leur participation.
La France, quant à elle, a confirmé sa présence.
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a condamné le boycott au nom de « l'humanisme des Lumières », une position jugée incohérente par certains observateurs qui rappellent la suspension par la France de coopérations culturelles avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso en 2023.










