« Fuori » : La prison comme paradoxale source de liberté pour l'écrivaine Goliarda Sapienza

Le nouveau film de Mario Martone, « Fuori », explore une période méconnue mais décisive de la vie de l'écrivaine italienne Goliarda Sapienza, où l'incarcération devient paradoxalement une voie vers la libération et la renaissance créative.

Présenté au dernier Festival de Cannes et en ouverture des Rencontres du cinéma italien à Toulouse, « Fuori » est le nouveau long-métrage du réalisateur italien Mario Martone. S'inspirant des livres autobiographiques de l'écrivaine Goliarda Sapienza (1924-1996), le film se concentre sur une période de crise existentielle et créative en 1980, plutôt que sur sa longue lutte pour faire publier son chef-d'œuvre « L'Art de la joie ». Le récit saisit Sapienza à 55 ans, vivant seule à Rome et faisant face à de graves difficultés financières.

En désespoir de cause, elle vole le collier d'une amie, un geste qui la conduit en prison pour deux mois et demi. Cette expérience, loin de l'abattre, se révèle être une source inattendue de paix et de renouveau. Elle y découvre une « liberté folle, indescriptible » et noue des amitiés fortes avec d'autres détenues, une sororité qui relance son désir d'écriture et inspirera deux de ses ouvrages, dont « L'université de Rebibbia ».

Le film est porté par un trio d'actrices salué par la critique : Valeria Golino incarne avec finesse la romancière, un rôle qu'elle connaît bien pour avoir adapté « L'Art de la joie » en minisérie.

À ses côtés, Matilda De Angelis et Elodie sont décrites comme de « formidables révélations ». La réalisation de Mario Martone est qualifiée de fluide, utilisant des allers-retours temporels pour raconter une vie qui se reconstruit, le tout accompagné par la musique de Robert Wyatt.

Le film sortira au cinéma le mercredi 3 décembre.