Entre espoir et tensions, le difficile retour des dépouilles d'otages à Gaza



Le jeudi 30 octobre 2025, la branche armée du Hamas a annoncé puis procédé à la restitution des dépouilles de deux otages enlevés le 7 octobre 2023. L'opération s'est déroulée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu.
Les corps ont été remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza, qui les a ensuite transmis aux autorités israéliennes. Un convoi a transporté les dépouilles à Tel-Aviv, où Israël a confirmé plus tard dans la journée avoir formellement identifié les deux victimes, dont les restes seront remis à leurs familles.
Cette restitution intervient dans un climat de vives tensions qui a récemment mis en péril la trêve en vigueur.
La lenteur du Hamas à rendre les corps des otages est un point de friction majeur.
Ces derniers jours, Israël a mené des frappes sur Gaza, faisant plus de cent morts, en riposte à ce qu'il qualifie de « violation flagrante de l'accord » par le mouvement islamiste. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'est également inquiété de la menace pesant sur le cessez-le-feu en raison de cette lenteur. Selon l'analyste David Rigoulet-Roze, le Hamas adopte une « stratégie dilatoire » pour des raisons politiques. La restitution de la totalité des 28 corps prévus dans la première phase de l'accord est une condition pour passer à la seconde phase, qui inclut le désarmement du Hamas.
En retardant ce processus, le groupe cherche à éviter de reconnaître sa défaite.
Tandis que le Hamas justifie ces retards par la difficulté à localiser les corps dans les décombres, Israël l'accuse de mauvaise foi, estimant qu'au moins neuf des dépouilles restantes sont déjà localisées.
Pour aider aux recherches, Israël avait accepté l'entrée d'engins de chantier égyptiens à Gaza. La situation est également compliquée par des facteurs externes, notamment le blocage par Israël d'une équipe de secouristes turcs de l'Afad à la frontière de Rafah.
Malgré ces tensions, le cessez-le-feu aurait été rétabli. Le forum des familles d'otages, autrefois critique envers le gouvernement israélien, a récemment appelé à une action « décisive » face aux manquements du Hamas.
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