Le musée du Louvre fait face à une crise majeure suite à un vol de bijoux et à une grève du personnel



Le musée du Louvre est plongé dans une crise profonde depuis le vol de dix pièces de joaillerie de la couronne de France le 19 octobre. L'opération, menée en quelques minutes par un commando de quatre personnes dans la galerie d'Apollon, a mis en lumière de graves défaillances en matière de sécurité, déclenchant une série d'enquêtes et d'auditions parlementaires. La présidente-directrice du musée, Laurence des Cars, en poste depuis 2021, a été de nouveau auditionnée par la commission de la culture du Sénat le 17 décembre.
Elle a dû s'expliquer sur plusieurs rapports accablants.
Une enquête administrative a révélé des « dysfonctionnements successifs » et un audit privé de 2018, dont Mme des Cars dit n'avoir pas eu connaissance avant le vol, avait déjà identifié la fenêtre utilisée par les cambrioleurs comme une vulnérabilité. De plus, un rapport de la Cour des comptes critique la direction pour avoir privilégié des « opérations visibles » au détriment des investissements dans la sécurité. Lors de ses auditions, Mme des Cars a affirmé avoir fait de la sécurité une « urgence absolue » dès son arrivée, face à l'état de « vétusté » des installations. Son prédécesseur, Jean-Luc Martinez (2013-2021), également auditionné, a soutenu avoir fait du schéma directeur de sûreté sa « priorité numéro un ».
À cette crise sécuritaire s'ajoute un important mouvement social.
Les salariés du Louvre ont voté à l'unanimité la reconduction de leur grève le 17 décembre pour dénoncer le sous-effectif, la dégradation des bâtiments et la hausse des tarifs pour les visiteurs non-européens. Jugeant les propositions du ministère de la Culture « insuffisantes et inacceptables », les syndicats CGT et CFDT ont maintenu le mouvement. Malgré la grève, la direction a décidé de procéder à une réouverture partielle du musée.

















