La double menace de la grippe : entre foyers aviaires et variant humain, un hiver sous haute tension

En décembre 2025, la France est confrontée à une double menace virale. Alors que la grippe saisonnière, portée par un nouveau variant, met le système de santé sous tension, l'influenza aviaire réapparaît dans les élevages, ravivant les craintes d'une épizootie majeure.

L'épidémie de grippe saisonnière 2025-2026 a débuté de manière précoce et intense en France, où la quasi-totalité des régions métropolitaines est passée en phase épidémique début décembre.

Cette situation est principalement due à la circulation rapide d'un nouveau variant du virus A(H3N2), le sous-clade K. Identifié au Royaume-Uni, ce variant se caractérise par une forte transmissibilité et une capacité à contourner partiellement l'immunité acquise.

En conséquence, l'efficacité du vaccin actuel est réduite, estimée entre 30 et 40 % chez les adultes.

Bien que les symptômes restent classiques (fièvre, douleurs, fatigue), ils sont décrits comme pouvant être plus intenses.

Cette dynamique épidémique brutale a déjà entraîné une saturation des services d'urgence en France et au Royaume-Uni, notamment en pédiatrie et en gériatrie.

Parallèlement, la grippe aviaire fait son retour dans les élevages français. Le pays étant placé en risque élevé depuis octobre, un premier foyer d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a été confirmé le 12 décembre 2025 dans un élevage non vacciné de la commune de Herm, dans les Landes.

La décision a été prise d'abattre les 16 500 volailles (dindes et poulets) concernées.

Cette détection confirme la circulation active du virus dans le département, déjà observée chez des grues cendrées migratrices et une loutre.

Un autre foyer a été signalé à Sailly-Flibeaucourt, dans la Somme.

Au niveau national, le ministère de l'Agriculture recensait 93 foyers dans des élevages commerciaux, tandis que l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) signale une circulation record du virus chez les oiseaux sauvages sur le continent.

Cette double crise grippale est aggravée par une épidémie de bronchiolite également en forte progression, qui sature les services pédiatriques.

Face à cette pression sanitaire cumulée, les autorités insistent sur l'importance de la vaccination contre la grippe saisonnière pour limiter les formes graves. Concernant l'influenza aviaire, si la vaccination des canards est obligatoire depuis 2023, des campagnes préventives sont aussi menées dans des parcs zoologiques, comme celui de la Tête d'Or à Lyon, pour protéger les espèces captives.

Le risque de transmission de la grippe aviaire à l'homme reste très faible, et aucun cas humain n'a été recensé en France.