La Fracture Transatlantique : L'Europe Face aux Critiques de Trump et aux Avertissements de Wall Street



L'administration de Donald Trump a récemment publié une Stratégie de sécurité nationale qui dépeint une Europe en proie à un « effacement civilisationnel », menacée par les « migrations de masse ». Dans un entretien accordé à Politico, le président américain a renforcé cette vision, qualifiant l'Europe de continent « qui se délabre » dirigé par des leaders « stupides » et « faibles ».
Il a particulièrement critiqué la politique migratoire européenne, la qualifiant de « désastre », et a cité en exemple négatif Paris et Londres, s'en prenant personnellement au maire Sadiq Khan.
Ces déclarations, qui selon certains commentateurs font écho à la théorie du « grand remplacement », ont provoqué de vives réactions.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a jugé « inacceptables » certaines parties du document américain, tandis qu'un porte-parole de la Commission européenne a affirmé que l'UE était « fière de ses dirigeants ».
Dans ce contexte tendu, Jamie Dimon, PDG de JP Morgan, a également exprimé ses inquiétudes lors du Reagan National Defense Forum.
Partageant certaines critiques de Trump, il a affirmé que « l'Europe a un vrai problème », citant la bureaucratie, la fragmentation du marché et le manque d'innovation comme des freins majeurs.
Il a noté le déclin économique du continent par rapport aux États-Unis.
Cependant, à la différence de l'approche conflictuelle de la Maison Blanche, M. Dimon a plaidé pour une stratégie d'engagement, soulignant qu'« une Europe faible est néfaste pour nous comme pour le monde civilisé ». Il a insisté sur la nécessité pour les États-Unis d'aider l'Europe à redevenir forte, tant sur le plan économique que militaire.
Cette discussion a également mis en lumière les défis de l'industrie de la défense. Christopher Calio, PDG de Raytheon (RTX), et Jamie Dimon ont souligné la fragilité des chaînes d'approvisionnement, révélée par la guerre en Ukraine. Pour y remédier, JP Morgan a annoncé un plan d'investissement massif, incluant 10 milliards de dollars pour financer les fournisseurs du secteur de la défense, souvent des PME manquant de capitaux pour augmenter leur production. Les deux dirigeants ont aussi insisté sur le besoin de réformer la formation professionnelle aux États-Unis pour créer une main-d'œuvre qualifiée, citant les modèles suisses et allemands.
Selon M. Dimon, il ne reste qu'environ cinq ans pour mettre en œuvre ces changements stratégiques et renforcer l'arsenal occidental face aux menaces mondiales.









