Incendie du collège à Dijon : la riposte violente du narcotrafic face à la pression de l'État



Dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 décembre 2025, un incendie s'est déclaré vers 1 heure du matin au collège Jean-François-Champollion, situé dans le quartier prioritaire des Grésilles à Dijon.
Le procureur de la République, Olivier Caracotch, a jugé la piste de l'incendie volontaire « très vraisemblable » en raison de « plusieurs départs de feu concomitants » et de la découverte de produits inflammables.
Une enquête pour « dégradations volontaires par incendie » a été ouverte.
Les dégâts, notamment sur les installations électriques, sont si importants que l'établissement, qui accueille environ 500 élèves, devra rester fermé pour « plusieurs mois », potentiellement jusqu'à la rentrée de septembre.
Aucune interpellation n'a eu lieu à ce stade.
Les responsables politiques ont rapidement établi un lien entre cet acte et le trafic de drogue. Le préfet de Côte-d'Or, Paul Mourier, a fait part de sa « conviction très claire » qu'il s'agissait de « représailles par rapport à l'action de l'État » contre le narcotrafic qui « gangrène ce quartier ». Il a évoqué une action menée par un « commando criminel de quatre personnes ». Cette analyse est partagée par Jérôme Durain, président de la région Bourgogne-Franche-Comté, qui y voit une tentative des trafiquants de s'attaquer aux « institutions de la République » pour se venger des préjudices causés à leur activité.
Ce quartier a en effet fait l'objet d'une lutte anti-drogue intensifiée.
En 2025, 171 opérations ont été menées, contre 133 en 2024, aboutissant à la saisie de plus de 923 000 euros de marchandises, contre environ 255 000 euros l'année précédente. L'incendie du collège s'inscrit dans une série d'attaques contre des bâtiments publics dans le même secteur : le collège avait déjà été visé par des tirs de mortiers en juin, et d'autres incendies ont touché une salle polyvalente, le Centre national de la fonction publique territoriale et une médiathèque au cours de l'année 2025.
Ce phénomène de violence liée au narcotrafic débordant sur les infrastructures publiques est également observé dans d'autres villes françaises, comme à Nanterre ou Saint-Ouen.
















