Les autorités sanitaires françaises déconseillent les anti-inflammatoires pour les infections hivernales



À l'approche de la saison des infections hivernales, les autorités sanitaires françaises, par la voix de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), réitèrent leur recommandation de privilégier le paracétamol en première intention pour traiter la fièvre ou les douleurs. Cette mise en garde concerne spécifiquement l'usage des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), tels que l'ibuprofène et le kétoprofène, pour des affections comme les angines, bronchites ou otites. Le principal risque associé à la prise de ces anti-inflammatoires est leur capacité à masquer les symptômes d'une infection bactérienne sous-jacente, comme celles causées par un streptocoque ou un pneumocoque. En atténuant les signes de l'infection, ces médicaments peuvent retarder le diagnostic et la mise en place d'un traitement antibiotique adapté, entraînant des complications sévères.
L'ANSM appuie son avertissement sur des données concrètes.
Entre le 1er janvier 2019 et le 30 juin 2023, 162 cas graves liés à la prise d'ibuprofène et 54 cas liés au kétoprofène ont été déclarés en France.
Les complications observées incluent des chocs septiques, des méningites, des infections cutanées sévères et des sepsis (anciennement septicémies). Ces complications ont conduit au décès de douze personnes, parmi lesquelles figuraient des enfants et de jeunes adultes en bonne santé. Dans la plupart de ces cas, les patients avaient pris un anti-inflammatoire pour des symptômes grippaux, des infections ORL ou des douleurs articulaires.
Cette alerte n'est pas nouvelle ; l'agence avait déjà communiqué sur les dangers d'une utilisation inappropriée des AINS en 2019.
Le message s'adresse aussi bien aux patients qu'aux médecins et pharmaciens, afin de garantir une utilisation prudente de ces traitements courants.












