Lutte contre le Sida : Un combat miné par la désinformation malgré les progrès médicaux



À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre 2025, le bilan de l'épidémie reste préoccupant malgré des avancées scientifiques majeures. En 2024, 40,8 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde, et la maladie a causé environ 630 000 décès. Bien que les nouvelles infections aient globalement baissé, l'épidémie est loin d'être terminée et plus de 9 millions de personnes n'ont toujours pas accès aux traitements.
Les progrès thérapeutiques ont pourtant été immenses. Les thérapies antirétrovirales ont transformé le VIH en une maladie chronique gérable pour les patients traités, réduisant les décès de 70 % par rapport au pic de 2004. Fin 2024, 31,6 millions de personnes bénéficiaient d'un traitement, et une charge virale contrôlée rend les patients non contagieux, comme le confirme l'Institut Pasteur.
De nouvelles options à action prolongée et la prophylaxie pré-exposition (PrEP) constituent des outils efficaces.
Cependant, il n'existe à ce jour ni vaccin ni traitement curatif pour éliminer complètement le virus.
En France, les autorités sanitaires, dont le Conseil National du Sida (CNS) et Sidaction, s'inquiètent d'une recrudescence alarmante des infections, en particulier chez les jeunes. Une étude de Santé publique France a révélé une augmentation de 41 % des diagnostics de VIH chez les 15-24 ans. Ce phénomène est corrélé à une baisse de la vigilance, illustrée par le fait que 65 % des personnes n'ayant pas de partenaire régulier n'utilisent pas systématiquement le préservatif. Cette hausse est largement attribuée à la persistance de préjugés et à la diffusion de fausses informations, notamment sur les réseaux sociaux.
Des études récentes montrent que 40 % des jeunes croient à tort qu'un vaccin contre le sida existe. De même, 42 % pensent que le virus peut se transmettre par un baiser et 31 % en buvant dans le même verre, des idées fausses démenties par l'OMS. Face à cette situation, le CNS appelle à une « remobilisation » générale pour atteindre l'objectif d'élimination du virus d'ici 2030, en réaffirmant l'urgence de la prévention.











