Trenitalia accélère en France : entre croissance fulgurante et quête de rentabilité

Quatre ans après son arrivée en France, la compagnie ferroviaire italienne Trenitalia intensifie sa stratégie pour conquérir des parts de marché et atteindre la rentabilité, malgré des pertes persistantes.

Quatre ans après le lancement de ses trains Frecciarossa en France, Trenitalia dresse un bilan de forte croissance. La compagnie a transporté un total de 4,7 millions de voyageurs depuis 2021 sur ses lignes Paris-Lyon, Paris-Marseille et Paris-Milan, dont 1,8 million sur la seule année 2025, soit le double de l'année précédente.

Ses revenus ont également doublé pour atteindre 90 millions d'euros en 2025.

Malgré cette progression significative, l'opérateur ferroviaire n'est pas encore rentable sur le marché français et ne prévoit pas de l'être en 2026. Pour inverser cette tendance et consolider ses positions, Trenitalia mise principalement sur le renforcement de son offre sur l'axe le plus rentable du pays, la ligne à grande vitesse Paris-Lyon. À partir du 14 décembre, la fréquence passera de neuf à quatorze allers-retours quotidiens, représentant ainsi un tiers de l'offre totale sur cette liaison. Cette augmentation vise notamment à capter la clientèle d'affaires avec plus de départs en début de matinée et en fin de journée.

En 2026, l'offre sera également améliorée avec une connexion coordonnée Marseille-Lyon-Milan, via une correspondance à Lyon Part-Dieu.

Cependant, la compagnie fait face à des défis, notamment un taux de remplissage jugé insuffisant sur la ligne Paris-Marseille, s'élevant à seulement 65 % en 2025. L'année 2026 sera donc consacrée à la fidélisation des clients et à l'amélioration de ce taux d'occupation, sans ouverture de nouvelles lignes à court terme. Pour ce faire, Trenitalia prévoit le lancement d'un programme de fidélité et la poursuite d'une politique tarifaire agressive, avec des promotions comme l'opération « 14 Mania ».

La compagnie, qui affiche une ponctualité moyenne de 87 %, a également dû surmonter des difficultés externes, comme l'éboulement en Savoie en août 2023, qui lui a coûté environ 500 000 clients.