Traversées de la Manche : la France change de doctrine et autorise l'interception des "taxi-boats" en mer



Après des mois de discussions et sous la pression de Londres, les autorités françaises ont confirmé qu'elles allaient débuter "prochainement" des opérations de contrôle et d'intervention en mer. Menées par la gendarmerie maritime, ces manœuvres visent spécifiquement les "taxi-boats", des canots utilisés par les passeurs, et se dérouleront en amont de l'embarquement des migrants. Ce changement de politique a été révélé par le journal Le Monde sur la base d'un document signé par plusieurs préfets et confirmé à l'AFP par la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar).
Cette nouvelle stratégie a pour but de contrer un mode opératoire consistant pour les passeurs à partir d'un point éloigné des plages où sont rassemblés les migrants, puis à s'approcher du rivage pour les récupérer directement dans l'eau avant de poursuivre vers l'Angleterre.
Jusqu'à présent, une fois une embarcation en mer, seuls les secours intervenaient en cas de besoin, conformément aux conventions internationales. Les autorités françaises assurent que la "primauté de la sauvegarde de la vie humaine" demeure la priorité et que ces nouvelles opérations, menées en lien avec les parquets concernés, prendront cela en compte. La préfecture maritime a précisé que l'emploi de filets pour stopper les bateaux, une méthode qui avait suscité l'indignation d'ONG, n'était "pas envisagé à ce stade".
Ce durcissement intervient dans un contexte de traversées périlleuses et nombreuses.
Au moins 27 migrants sont morts en 2025 en tentant de rejoindre le Royaume-Uni. Depuis le 1er janvier, plus de 39 000 personnes ont réussi la traversée, un chiffre supérieur à celui de toute l'année 2024, mais inférieur au record de 45 000 en 2022.
Les Érythréens, Afghans, Iraniens, Soudanais et Somaliens constituent les principales nationalités.
De son côté, le gouvernement travailliste britannique, sous pression de l'extrême-droite, a annoncé une réforme pour durcir sa politique d'asile.










