120 ans de la loi de 1905 : la laïcité, un principe fondateur au cœur des tensions contemporaines



La France célèbre les 120 ans de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État. Ce texte historique est perçu comme l'un des actes fondateurs de la sécularisation de la République, ayant mis un terme à un affrontement violent entre deux conceptions de la place de la religion dans la société. Toutefois, le concept même de laïcité n'est pas explicitement défini dans la loi, laissant le champ libre aux interprétations et aux polémiques.
Selon l'historienne Valentine Zuber, il s'agit d'une « manière française de séparer l’État et les religions » plutôt que d'une exception unique au monde.
Aujourd'hui, ce principe est redevenu un « lieu de conflictualité », comme l'indique le politologue Philippe Portier.
La laïcité fait l'objet de récupérations politiques, qualifiées de « double usurpation » par l'essayiste Jad Zahab.
Il critique son instrumentalisation par l'extrême droite, qui en ferait une « arme contre les musulmans », et par l'extrême gauche, qui l'utiliserait pour des « revendications quasi-communautaires ».
À l'inverse, le sénateur Pierre Ouzoulias voit la laïcité comme un « chantier inachevé » et un moteur d'émancipation sociale à réaffirmer face aux « tutelles religieuses » et aux forces conservatrices.
Ces tensions révèlent un conflit entre différentes visions.
Ambroise Laurent met en garde contre la résurgence d'une « laïcité de combat » antireligieuse, à laquelle il oppose une « laïcité de liberté », fruit de l'apaisement historique. Considérée comme une « irremplaçable boussole de la République », la loi de 1905 et son principe cardinal continuent de susciter des débats sur leur signification et leur application dans la société actuelle, y compris auprès des jeunes générations.









