Sébastien Delogu sous enquête : la diffamation au cœur du débat politique marseillais



Une enquête pour « diffamation publique envers un corps constitué ou une administration publique » a été ouverte par le parquet de Marseille à l'encontre de Sébastien Delogu, député La France insoumise (LFI) et candidat aux élections municipales de 2026. La procédure fait suite à des déclarations tenues lors de son premier meeting de campagne, où il a affirmé, en présence d'Assa Traoré : « Ça les fait criser quand on dit que la police tue. Mais la police, elle a tué son frère, donc il ne faut pas l’oublier », en référence à la mort d'Adama Traoré en 2016. Ces propos ont rapidement provoqué la réaction du préfet de région, Jacques Witkowski, qui les a qualifiés sur le réseau social X d'« atteinte inadmissible à l’engagement républicain indéfectible de la police et de la gendarmerie nationales ». Le préfet a ensuite saisi la justice en vertu de l'article 40 du code de procédure pénale, ce qui a déclenché l'ouverture de l'enquête par le parquet. En réponse, Sébastien Delogu a dénoncé l'intervention du préfet dans le discours politique d'un candidat et a réaffirmé sa position en déclarant : « Personne ne me fera taire pour défendre la mémoire d’Adama, Nahel, Cédric, Zineb et tous les autres ».
L'affaire Adama Traoré, à laquelle le député faisait référence, a connu des développements judiciaires importants.
La justice a prononcé un non-lieu en faveur des gendarmes impliqués à deux reprises, en première instance et en appel, estimant que leurs gestes, bien qu'ayant contribué à la mort, s'inscrivaient dans le cadre légal. La famille d'Adama Traoré a depuis formé un pourvoi en cassation.
Sébastien Delogu, qui a lancé sa campagne pour la mairie de Marseille mi-novembre, est connu pour ses actions marquantes, qui lui valent à la fois des soutiens et des critiques.
Il s'est notamment illustré en brandissant un drapeau palestinien à l'Assemblée nationale.
Il a également été condamné à une amende de 5 000 euros pour violences lors d'un blocus lycéen, condamnation pour laquelle il n'a pas fait appel. Par ailleurs, il fait l'objet d'une autre enquête préliminaire concernant la diffusion de documents privés volés à un chef d'entreprise.















