L'Effet Musk : Comment les prises de position politiques du PDG sapent les ventes et l'image de Tesla



Une étude menée par des chercheurs de l'université de Yale et du National Bureau of Economic Research (NBER) établit un lien direct entre les déclarations politiques d'Elon Musk et la baisse des ventes de Tesla. Selon leurs estimations, sans ce que les chercheurs nomment « l'effet partisan de Musk », les ventes du constructeur automobile aux États-Unis auraient pu être de 67 % à 83 % plus élevées entre octobre 2022 et avril 2025.
Cela représente plus d'un million de véhicules non vendus sur le marché américain, bien qu'un article émette des doutes sur le réalisme de ce chiffre. Depuis son rachat de Twitter (devenu X) en 2022, Elon Musk a multiplié les prises de position jugées « polarisantes et partisanes », s'alignant sur des idées conservatrices et d'extrême-droite. Les articles citent son soutien à Donald Trump, des propos transphobes, la reprise de théories complotistes, ainsi que des dons s'élevant à environ 300 millions de dollars à des candidats républicains. Cette posture a provoqué une rupture avec la clientèle traditionnelle de Tesla, historiquement progressiste, écologiste et urbaine, qui se montre désormais moins encline à acheter les véhicules de la marque. L'étude souligne une corrélation directe entre la baisse des ventes et les comtés américains à majorité démocrate.
Ce phénomène ne se limite pas aux États-Unis.
En Europe, bien que d'autres facteurs entrent en jeu, une tendance similaire est observée. Des baisses d'immatriculations significatives ont été enregistrées en août 2025 en France (-47,3 %), en Suède (-84 %) et au Danemark (-42 %).
Dans l'ensemble de l'Union européenne, les ventes de Tesla ont reculé de 18,6 % en septembre 2025 sur un an, tandis que son concurrent chinois BYD connaissait une progression de 272 %. Au-delà de l'impact commercial, c'est l'image de marque de Tesla qui est affectée. Autrefois synonyme d'innovation et d'avant-garde écologique, elle est désormais associée aux controverses de son dirigeant.
Cette situation inquiète les investisseurs, comme en témoigne une chute des actions de l'entreprise, et a conduit certains fonds éthiques à se désengager partiellement du titre.
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