Suspicion d'espionnage dans le cosmos : un cosmonaute russe écarté d'une mission SpaceX

Le cosmonaute russe expérimenté Oleg Artemiev a été brusquement retiré de la mission Crew-12 de SpaceX, sur fond de graves accusations d'espionnage qui menacent la fragile coopération spatiale entre la Russie et les États-Unis.

Le cosmonaute russe Oleg Artemiev, âgé de 54 ans, a été écarté de la mission Crew-12 de SpaceX, dont le décollage vers la Station spatiale internationale (ISS) est prévu pour février 2026.

L'agence spatiale russe, Roscosmos, a annoncé sur Telegram qu'il serait remplacé par son compatriote Andreï Fediaïev, justifiant officiellement cette décision par un « passage d’Oleg Artemiev à un autre poste ».

Cependant, des médias indépendants russes suggèrent que les raisons de ce remplacement sont bien plus sérieuses et liées à des soupçons d'espionnage. Selon le média indépendant russe The Insider, qui cite l'analyste Georgy Trishkin, Oleg Artemiev est accusé d'avoir photographié des documents et des équipements classifiés de SpaceX, notamment des moteurs, lors de son entraînement dans les installations de l'entreprise à Hawthorne, en Californie.

Ces actions constitueraient une violation de la réglementation américaine sur le trafic d'armes au niveau international (ITAR).

Une enquête interministérielle aurait été ouverte aux États-Unis.

M. Trishkin a confié au média qu'il est « très difficile d’imaginer qu’un cosmonaute expérimenté puisse commettre par inadvertance une infraction aussi grave ».

Oleg Artemiev est un vétéran de l'espace, ayant déjà passé 560 jours sur l'ISS au cours de trois missions en 2014, 2018 et 2022, durant lesquelles il a effectué huit sorties extravéhiculaires. En plus de sa carrière de cosmonaute, il est également député de la Douma municipale de Moscou pour le parti Russie unie et a été décoré du titre de Héros de la Fédération de Russie en 2016.

Pour l'heure, ni la NASA, ni SpaceX, ni Roscosmos n'ont commenté officiellement ces allégations.

L'affaire est particulièrement sensible car le programme de l'ISS représente l'un des derniers domaines de coopération active entre Washington et Moscou, une collaboration déjà tendue depuis le début de la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales qui en ont découlé.

Les vaisseaux russes Soyouz demeurent un moyen essentiel pour acheminer les équipages vers la station.