L'AFC/M23 annonce son retrait de la ville d'Uvira sur fond de crise humanitaire et de pressions américaines



Dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), les rebelles de l'AFC/M23 ont annoncé mercredi 17 décembre avoir entamé leur retrait de la ville d'Uvira, dans la province du Sud-Kivu. Cette annonce survient une semaine après la prise de la ville au terme de violents combats contre l'armée congolaise.
Le groupe rebelle avait préalablement annoncé un retrait sous conditions.
Cependant, les États-Unis ont émis des doutes, affirmant ne disposer pour l'instant d'aucune « preuve crédible » de ce retrait.
L'offensive de l'AFC/M23 a engendré d'importants déplacements de population et une grave crise humanitaire. Les combats se poursuivant dans d'autres zones du Sud-Kivu, de nombreux civils ont été contraints de fuir. Avant la fermeture de la frontière burundaise pour des raisons sécuritaires, beaucoup de Congolais, dont le nombre est estimé à 85 000 selon un article, ont trouvé refuge au Burundi, entraînant la saturation des sites de transit. Sur le front diplomatique, la pression s'intensifie sur le Rwanda, accusé de soutenir le M23.
Les États-Unis, désormais « pleinement impliqués » dans la résolution du conflit, ont accentué leur pression sur Kigali pour qu'il cesse son appui.
L'annonce de retrait du M23 ferait d'ailleurs suite à une demande de Washington.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a confirmé que son pays était en contact avec le médiateur américain pour trouver une solution.
Ce regain de tension coïncide avec les discussions au Conseil de sécurité de l'ONU pour le renouvellement du mandat de la Monusco, la mission de paix en RDC. Alors qu'un désengagement progressif était envisagé il y a deux ans, la tendance s'est inversée en raison de l'offensive du groupe rebelle, qui affiche sa méfiance envers la mission onusienne.
Une résolution est attendue d'ici le 21 décembre.


















